Mardi
24 mars 1998
Viviane
et moi avons passé la nuit à Aussois, près de Modane, en Savoie dans un
camping-caravaneige. Nous sommes accompagnés de Crunchi, une chienne recueillie
à la SPA ,
(croisement entre un briard et un berger des Pyrénées). La chienne dort sur la
banquette à l’avant du Trafic.
Lorsque
nous nous réveillons au matin, une couche de neige recouvre le paysage.
Heureusement, les sanitaires du camping sont chauffés.
Après
une panne peu après le départ et la réparation sur place près de Modane, nous
passons en ITALIE
vers 11h par le tunnel du Mont Cenis.
Trajet
dans le Piémont puis en Emilie-Romagne (Turin, Parme, Modène…). Nous cherchons
un camping. Difficile à trouver, à cette époque de l’année. Rien n’est ouvert.
A Modène, nous nous renseignons. Un automobiliste nous précède pour nous mener
au camping de la ville qu’il pense ouvert. Il est fermé !
La
nuit tombe. Crunchi s’impatiente et aboie à tout moment. Nous faisons un arrêt
de nuit en bord de route pour la promener un peu et lui donner à manger.
Nous
arrivons à Bologne, où nous trouvons enfin un camping, ouvert à l’année,
« Citta di Bologna ». Il est 21h30.
Mercredi
25 mars 1998
Le
matin, nous roulons jusqu'à Rimini
où nous arrivons à 14h. C’est une cité balnéaire de la mer Adriatique très
réputée, très bétonnée. Sur le front de mer, les campings se suivent les uns
après les autres. Tous fermés. Rimini est
une ville qui vit du tourisme de masse en été. C’est d’ailleurs une destination
privilégiée des Alsaciens qui peuvent s’y rendre rapidement en passant par
l’Allemagne et la Suisse. Hors saison, il n’y a rien. Nous nous baladons sur la plage, ventée et
déserte. Les cabanes de plage s’alignent, mornes et inutiles.
Nous mangeons à
l’intérieur du fourgon sur un parking près de la mer.
A
15h30, nous faisons le plein à une station d’essence. Cent mètres après, c’est
la panne totale. Je ne me suis pas aperçu que la fille qui nous a servi mettait
du diesel à la place de l'essence. Viviane argumentera que je regardais la
fille au lieu de surveiller ce qu’elle faisait… La tuile ! Il faut
d’abord se faire comprendre, essayer de joindre un garagiste. Ce que nous
faisons à la station d’essence, qui téléphone pour nous. Le Trafic est remorqué
jusqu’à une « officine meccaniche », c’est-à-dire un petit garagiste
local comme il en fleurit partout en Italie. Nous passons la soirée au garage à
attendre la réparation : vidange et
démontage du carburateur pour nettoyer le circuit. Quand le mécanicien
remonte le tout, ça ne démarre toujours pas. Il va falloir recommencer. On a
compris. Nous sommes bloqués jusqu’à demain.
Le
garagiste nous indique un hôtel, qui nous accepte avec le chien. Nous nous
installons puis allons manger dans une trattoria. Tout ça n’était pas prévu
au programme…
Jeudi
26 mars 1998
Au
matin, le garagiste nous informe qu’il va garder le Trafic et recommencer
l’opération. On décide d’aller passer la journée en République de SAINT-MARIN, dont la
frontière n’est qu’à une dizaine de kilomètres. A 10h45, nous prenons un bus à
Rimini, avec Crunchi, pour nous rendre à SAN-MARINO,
la capitale de la
République.
Le mont Titan est un relief montagneux des Apennins qui s'élève à 750 mètres . C'est la
montagne principale de l'Etat de Saint-Marin. Elle en constitue souvent le
symbole, du fait de sa grande extension par rapport aux dimensions modestes de
l'état. Ses trois principaux sommets portent les trois tours de Saint-Marin.
Repas dans un restaurant de San-Marino. Il
faut en trouver un qui accepte les chiens. Ce qui n’est pas évident. San-Marino
voit assez de touristes défiler et peut
se permettre de refuser des entrées.
Nous
visitons le palais public, siège du gouvernement.
Nous
parcourons la ville dans des ruelles enneigées où le passage a été creusé
à la pelle.
Sur l’arête du piton, s’étendent les trois forts de Rocca o Guaita, Rocca Cesta o Fratta et Rocca Montale.
Le
paysage sur la vallée est impressionnant. Près de la troisième tour, le
parcours s’effectue dans la
neige. Crunchi s’en donne à cœur-joie et s’y roule avec délice.
En
comparaison avec le parcours que nous avions effectué en septembre1981, alors
en pleine chaleur, notre ressenti est bien différent. Beaucoup moins de
touristes, bien plus de majesté sur le site.
Nous
rejoignons le parking pour reprendre le bus. Problème avec la chienne : le
chauffeur ne veut pas la laisser monter, car elle n’a pas de muselière. Mais
tout finit par s’arranger. Sous le siège, Crunchi ! Le bus démarre à 17h.
De
retour en ITALIE,
nous récupérons le Trafic à Rimini. C’est bon, on peut repartir…
Nous
roulons en bord de mer, cherchant un éventuel camping ouvert que nous ne
trouverons évidemment pas. A Fano, nous bifurquons sur une route (la via Flaminia ) qui se
dirige vers l’intérieur des terres et commence à grimper.
De
nuit, nous nous arrêtons à proximité
d’une maison qui semble abandonnée.
Vendredi
27 mars 1998
La
« Via Flaminia » est
l'un des deux itinéraires principaux menant de Rome vers l'Adriatique.
Ce
matin, nous allons traverser l'Italie en largeur par l'Apennin. L'Apennin,
épine dorsale de l’Italie, est une chaîne de montagne qui parcourt sur 1200 km le pays du nord au sud, à travers les
15 régions italiennes.
On
traverse l’Ombrie. Cœur vert de l’Italie, elle offre des paysages variés et
doux : collines, petites montagnes entre lesquelles s’immiscent quelques
plaines fertiles. Terre plantée de vignes célèbres et d’oliveraies, ponctuée de
cyprès.
Tous
les chemins mènent à Rome, et donc au Latium.
On
franchit le Tibre. Le Tibre prend sa source au mont Fumaiolo, dans
l’Apennin toscan. Il traverse l’Ombrie en contournant Pérouse par l’est,
arrose la ville de Rome et le Latium, et débouche par un delta dans la mer
Tyrrhénienne. C’est le troisième plus long fleuve d’Italie après le Pô et l’Adige.
Vers
15h, par la via Flaminia ,
nous arrivons au nord de Rome. Nous y trouvons un camping ouvert toute
l’année, à 8 km
du centre, le camping Flaminio. Une aubaine, pas besoin de perdre du temps à
chercher. C’est un vaste camping avec épicerie, discothèque, restaurant et
piscine. On n’a pas besoin de tout ça ! Nous nous installons où nous
voulons sur la prairie. Il
y a encore peu de monde.
Nous
y passons l'après-midi et la soirée, entrecoupées de balades avec Crunchi.
Samedi
28 mars 1998
Nous
laissons le Trafic au camping pour nous rendre avec Crunchi en bus et en
tram à ROMA (Rome).
La « Ville éternelle » :
nulle part ailleurs, 28 siècles d’histoire ne sont aussi présents dans une
ville.
Sur la rive gauche du Tibre, la Rome antique comblera les
amateurs de vieilles pierres. Dans ce qui était naguère le centre monumental de
la Rome des
Césars, les vestiges antiques abondent à tel point que les résidents permanents
s’y comptent par dizaines au plus. Les temples et les amphithéâtres romains
font partie intégrante de l’urbanisme.
Nous arpentons la «Via del Corso», de la piazza del Popolo
à la piazza Venetia. C’est l’artère la
plus active de la ville. A l’époque
antique, elle était déjà sous un autre nom (via Flaminia puis via Lata) la plus
commerçante de Rome.
Nous
atteignons le Forum romain.
Les marécages ont précédé Rome et son
antique place publique. Le site sera asséché par les Etrusques. Ainsi a
commencé l’urbanisation de la vallée. Rome, devenue capitale d’un vaste empire
après les guerres puniques, en hérita. César y mit de l’ordre. La
christianisation du vieux centre de la
Rome païenne (une fois n’est pas coutume !) sauvera de
la destruction une partie de ce patrimoine. Au Moyen Age, le forum deviendra un
pâturage. Au XIXe siècle, les fouilles permirent de redécouvrir la
première Rome dont on avait oublié l’emplacement exact.
Un
petit problème (mais on s’y attendait) : les chiens ne sont pas admis.
Alors, nous allons visiter le site l’un après l’autre… Pas drôle ! On
parcourt chacun les vestiges de cette grande civilisation : temples,
basiliques civiles pré-chrétiennes, Curie, arcs et autres colonnes, maison des
Vestales.
Tout
à côté du Forum romain, l’arc de Constantin érigé en 312 de notre
ère : le plus grand des arcs romains, constitué de trois arches. Et bien
sûr le Colisée.
Commencé par Vespasien en 72, c’est le
plus grand édifice de spectacle édifié par les Romains, et imité aux quatre
coins du monde romain (Arles, Nîmes…). Il faudra attendre la fin du XIXe
siècle pour qu’il soit restauré et protégé des fureurs destructrices des
hommes. Il n’est pas sauvé pour autant, car il est en train de s’écrouler
petit à petit.
Le
Colisée (d’une circonférence de 527 mètres ) conserve sa façade à quatre étages
sur la moitié du pourtour seulement. A l’intérieur, 50 000 personnes pouvaient
prendre place sur les gradins tout autour de l’arène. La plateforme qui servait
d’arène a disparu et laisse apparaître les galeries de service nécessaires au
déroulement des jeux. Un véritable monstre, époustouflant, il est vrai !
Après
cette visite, nous allons nous restaurer dans une taverne à proximité, la
«taverna dei Quaranta » : un sympathique restaurant (d’autant plus
qu’il accepte les chiens) avec antipasti (entrée), gnocchi et chianti pour arroser
le tout…
L’après-midi,
nous poursuivons notre visite.
Des
sept collines de Rome, le Palatin est sans nul doute la plus célèbre. D’après la légende, Remus et Romulus,
abandonnés sur le Tibre, y échouèrent et furent allaités par une louve. Ils
décidèrent d’y fonder une ville. Origine mythologique et origine historique se
rejoignent sur cette colline où des restes de cabanes datant des VIIIe
et VIIe siècles avant JC furent exhumés par des archéologues. Le
Palatin, quartier résidentiel à l’époque républicaine, deviendra avec
l’avènement de l’empire la résidence impériale.
Décadence
et construction se répétant au fil des siècles, en visitant le site, sous la
chaleur ambiante, il faut un effort d’imagination pour retrouver la splendeur
de la colline antique.
Descendant
de la colline, nous rejoignons les Forums impériaux, le long de la
« via dei Fori Imperiali ».
Dès le Ier siècle avant JC,
le Forum romain était trop petit. Il fallut donc entreprendre la construction
d’un nouveau forum pour désengorger le vieux Forum républicain. César, le
premier, fit les agrandissements indispensables, suivi par les empereurs
successifs, d’où le nom.
Les
forums ne se visitent pas. On peut les observer en pleine ville, parmi le
vacarme des automobiles, depuis la via dei Fori Imperiali ou les rues voisines, notamment le forum de
César ou le forum d’Auguste.
Nous
arpentons ensuite en remontant vers la station de tram les rues qui
s’emplissent de monde. Dans la foule du samedi soir, nous bifurquons vers la fontaine
de Trévi, construite au milieu du XVIIIe siècle entre baroque et
néo-classicisme. Adossée au palazzo Poli, cette œuvre monumentale en forme
d'arc de triomphe, écrase la minuscule place sur laquelle elle se trouve. Elle
est assaillie de touristes 24h/24 et 365 jours par an, ce qui enlève beaucoup
du charme de l'endroit. C’est là que tous les superstitieux jettent deux
pièces de monnaie dans l’eau. L’amas de pièces est ramassé deux fois par
semaine au profit de la
Croix-Rouge .
Mais
pas question de rejouer la scène célèbre de la Dolce Vita de Fellini,
sous peine de se faire immédiatement arrêter par la police sous les flashes de
photographes amateurs.
De
retour au camping, nous remarquons qu’il y a plus de monde qu’hier soir :
les vacances de printemps…
Je
me promène imprudemment, sans la tenir en laisse, avec Crunchi dans le camping.
Erreur qu’elle met immédiatement à profit. Elle se précipite sur un pauvre
petit chien qui ne demandait rien à personne. Cris, insultes… L’incident se
règle en présentant le carnet de vaccination au propriétaire du petit chien,
avec mes plus plates excuses. Cette chienne que nous avons recueillie à la SPA il y a à peine deux mois
nous réservera encore bien des surprises !
Le
soir, nous allons manger à la pizzeria du camping.
Dimanche
29 mars 1998
On
décide de laisser Crunchi dans le fourgon. Impossible de visiter correctement
une ville (et quelle ville !) avec un chien. On laisse les fenêtres
entrouvertes pour le passage de l’air. Elle a tout de même de la place, disons-nous
pour nous déculpabiliser ! Oui mais, elle n’a pas l’air contente du tout.
Elle nous regarde avec incompréhension nous éloigner à pied…
Nous
sommes de retour à Rome en fin de matinée. Nous nous dirigeons sur la rive
droite du Tibre.
Nous
nous rendons pour midi, par une grande avenue, la « via della
Conciliazione » dans l'Etat de la Cité du VATICAN.
Le
Vatican est le reliquat des Etats pontificaux. Le 20 septembre 1870, après
l'évacuation des troupes françaises, Rome est conquise par les troupes piémontaises
et rattachée au Royaume d'Italie. Le Pape Pie IX refuse de perdre sa dernière
possession et entre en conflit avec l'État italien jusqu'aux accords du Latran.
L'État de la Cité du Vatican est un État indépendant reconnu
mais non membre de l'ONU où il a le statut d'observateur. Sur une superficie de
0,44 km², c’est le plus petit Etat souverain du monde. Il
a été créé le 11 février 1929
comme support du Saint- Siège (ensemble des institutions de l'Église catholique
romaine), aux termes des accords du Latran signés par le Saint-Siège et
l'Italie, représentée par Mussolini.
L'histoire
du Vatican est indissociable de celle de l'Église catholique romaine. C'est un
État théocratique. Le pape dispose du pouvoir absolu (exécutif, législatif et
judiciaire). Le pouvoir exécutif est délégué à un gouverneur nommé qui est
également chargé de la représentation diplomatique.
Nous
atteignons la place Saint-Pierre.
Des
portiques en forme de bras entourent la place qui, ainsi reliée à l’édifice de
la basilique, semble en être le vestibule. C'est une des places les plus
célèbres du monde. Elle a des dimensions imposantes. En son centre se trouve
l'obélisque qui marque la place du martyre de Saint Pierre.
La
colonnade qui l'entoure est l'œuvre du Bernin. En face, la basilique est en
travaux. A l’entrée de la place, des calèches attendent les badauds.
C’est
un dimanche ordinaire, au Vatican. Et pourtant la place est noire de
monde : des groupes arborent pancartes et banderoles.
A midi, par une fenêtre latérale indiquée par un tapis rouge, apparaît une
silhouette blanche : Karol Wojtyła, élu le 16 octobre 1978 pape
de l’Église catholique romaine sous le nom de Jean-Paul II. Comme tous les
dimanches, c’est la bénédiction papale. Drôle d’humour pour un athée de se
faire bénir par un pape !
Nous
rentrons au camping pour 14h30. On y
retrouve notre chienne, furieuse mais cependant contente de nous revoir. Nous
passons l'après-midi sur place.
Le
soir, nous mangeons au restaurant du camping.
Lundi
30 mars 1998
Comme
hier, nous laissons Crunchi au camping.
Nous nous retrouvons à la Cité du Vatican. On
passe d’abord à la Poste
acheter quelques timbres pour Serge et Caroline, et envoyer des cartes,
oblitérées du Vatican. Un guichetier de la Poste vaticane voit défiler
des milliers de touristes et assume essentiellement ce rôle touristique.
La citoyenneté vaticane n'est pas
l'expression d'une appartenance nationale. Elle est liée à l'exercice de
fonctions au sein du Vatican ou du Saint-Siège. Par conséquent, cette
citoyenneté vient toujours s'ajouter à une nationalité d'origine. Dès que ces
fonctions cessent, la citoyenneté cesse.
La
langue véhiculaire est l'italien et non le latin, langue de l'Église catholique
romaine. Toutefois, le latin est la
langue juridique du Vatican ; le français en est la langue
diplomatique : le Vatican se fait enregistrer comme État francophone
auprès des organismes internationaux. La langue officielle de l'armée du
Vatican (la Garde suisse) est pourtant l'allemand.
Nous
montons d’abord sur la Coupole ,
par un accès à droite de la basilique : couloirs étriqués au plafond bas
dont on ne voit pas la fin.
Mais de là-haut, vue plongeante impressionnante sur
l’intérieur de l’église et les énormes jetées conçues par Bramante puis, du
dôme, sur la place
Saint-Pierre et toute la ville.
De
l’arrière, on a une vue sur la gare du Vatican (reliée au réseau italien), le
palais du gouvernement, les jardins du Vatican.
Le Vatican est enserré dans des
murailles imposées par l'article 5 des accords du Latran et comprend la place Saint-Pierre ,
la basilique
Saint-Pierre , le Palais apostolique, les Musées du Vatican
et les jardins. Le Saint-Siège a également la propriété de plusieurs bâtiments
situés hors de la Cité
vaticane.
Nous
pénétrons ensuite avec la foule dans la basilique St-Pierre.
C ’est la plus grande basilique du monde. « Tu es
Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon église » avait dit le Christ.
Et quelle église ! Que dire, devant tant de grandeur ?
On
admire la chapelle de la Pietà
de Michel-Ange, la chaire et le baldaquin du Bernin, la statue en bronze de
Saint Pierre avec son pied complètement rongé par les baisers des pèlerins, les
voûtes, les monuments funéraires des différents papes, un grand disque de
porphyre dans la nef centrale où Charlemagne fut couronné empereur, le
tombeau de Saint Pierre dans les grottes vaticanes…
On
cherche à se mettre quelque chose sous la dent. Pour cela il faut sortir de la
Cité. Nous avalons un sandwich avant
d’entreprendre la visite des musées du Vatican.
Onze
musées, cinq galeries ! Vraiment fabuleux par la richesse des œuvres
exposées, éblouissant par les tableaux et les fresques de Raphaël,
extraordinaire par la décoration de la chapelle Sixtine.
La gigantesque opération de rénovation
des fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine s’est achevée en octobre
1992. Restauration du siècle, au milieu d’innombrables débats : massacre
ou chef-d’œuvre ?
En
tout cas, il faut se décrocher le cou pour admirer les fresques des voûtes. Et
il faut supporter la foule des visiteurs !...
On
arrive dans la dernière salle, la bibliothèque vaticane, saturés, épuisés.
Sous
les murs du Vatican, les Gardes suisses portent encore l’étonnant uniforme rayé
bleu et orange, dessiné par Michel-Ange.
En
fin d’après-midi, retour au camping où nous retrouvons notre Crunchi. Je vais
m’empresser, malgré mes jambes lourdes, de l’emmener se dégourdir les pattes à
l’extérieur du camping.
Mardi
31 mars 1998
Ce
matin, nous emmenons Crunchi avec nous.
Nous
retournons au Vatican pour visiter les jardins. Mais il fallait s’inscrire la
veille…
On
va donc rester en ITALIE et passer la journée à Rome.
Sur
la rive gauche, on débouche sur la piazza della Rotonda, occupée en son centre
par une fontaine surmontée d’un obélisque, devant le Panthéon.
Vingt
siècles se sont écoulés depuis l’érection de ce temple.
Commencé par Agrippa en 27 avant J-C
puis sérieusement remanié à l’époque d’Hadrien, il sera consacré au culte
chrétien au début du VIIe siècle. C’est ainsi qu’il a pu conserver
cette étonnante jeunesse malgré son grand âge.
Vu
de l’extérieur, le Panthéon, d’une architecture conventionnelle, n’a rien de
transcendant. L’harmonie laisse à désirer entre le portique gréco-romain
(seize colonnes corinthiennes sculptées dans un seul bloc de granit) et la
rotonde, partie circulaire.
C’est
l’intérieur qui est exceptionnel. On y pénètre par une porte en bronze à double
battant. La coupole s’ouvre sur le ciel par un oculus central qui illumine
l’intérieur de l’édifice.
De
superbes colonnes monolithiques précèdent chacune des niches qui abritent
aujourd’hui des tombeaux de rois d’Italie et d’artistes (Raphaël notamment).
Nous quittons le Panthéon. Vers midi, nous traversons une place écrasée de soleil.
Un
passant laisse traîner une main étourdie vers Crunchi : « Que
bella ! » s’exclame t’il en la caressant sur la tête. Il n’a pas su qu’il
l’avait échappé belle…
Nous
passons sur la rive droite et atteignons Trastevere, un quartier
populaire et sympathique de Rome. Nous allons manger des pâtes chez
« Augusto », un restaurant sur une petite place du quartier.
L'après-midi,
nous nous promenons dans des ruelles pleines de charme.
L’église
Santa Maria in Trastevere, sur une agréable place bordée de terrasses de cafés,
fut la première église construite à Rome : colonnes dépareillées venant de
temples romains, superbes mosaïques du XIIe siècle dans le chœur.
La
promenade du Janicule nous mène ensuite sur la colline, autrefois
consacrée au dieu Janus, vers le monument
Garibaldi. Vue superbe sur le Tibre.
Là
un incident se produit. Une dame est assise sur un banc avec ses deux petits
chiens en liberté. Ils aperçoivent Crunchi et se dirigent vers elle. Aussitôt
la chienne se précipite. On la retient difficilement à la laisse, pendant que
la dame nous invective en italien, tout en récupérant ses deux chiens à bras le
corps.
Il
nous reste à descendre en ville par de petites rues aux recoins secrets et aux
charmantes demeures.
Nous
prenons le tram et rentrons au camping.
Mercredi
1er avril 1998
Nous
quittons le camping Flaminio dans la matinée. Nous sortons de Rome par la via
Cassia qui se dirige vers le nord-ouest, ancienne voie consulaire qui joignait
Rome à Florence.
Trajet
de Rome à Pise, à travers le Latium et la Toscane.
En
cours de route, dans la région de Viterbo, nous achetons quelques bouteilles
d’ «Est ! Est !! Est !!! », le vin blanc le plus
réputé du Latium.
La légende veut qu’un évêque allemand
faisant partie de la suite de Henri V du Saint-Empire, qui allait à Rome pour
se faire couronner par le pape, se fit précéder par un domestique qui devait
repérer les auberges avec les meilleurs vins, qu'il signalait en marquant sur
la porte : Est ! Arrivé à Montefiascone, et après avoir goûté l'excellent vin
local, il n'hésita pas à écrire Est ! Est !! Est !!!
Nous
roulons toute la journée.
A
17h, nous arrivons à Pisa (Pise).
Nous nous installons au camping de la Tour
Penchée.
A
la tombée de la nuit, nous faisons une petite balade dans les rues de Pise et
vers la tour.
Le
campanile est fermé au public depuis 1990. En 1992, on a littéralement cerclé la tour avec des câbles d’acier pour
empêcher les pierres de jouer. L’ensemble formé avec trois autres édifices
rassemblés sur l’herbe d’un pré (le Duomo, le baptistero et le Campo Santo)
est très harmonieux. La majesté du site se ressent bien mieux alors que la
nuit tombe et que les touristes sont partis. Lors de notre passage en septembre1981, la cohue des touristes ne nous permettait pas d’appréhender le site dans
son ensemble.
Jeudi
2 avril 1998
Nous
poursuivons notre trajet, le long du golfe de Gênes, sur la via Aurelia. La
route longe
la mer, parallèlement à l’autoroute.
On
s’arrête dans un bar pour prendre un « espresso ristretto » (serré).
Oups ! vraiment serré…
Peu
avant La Spezia ,
nous entrons en Ligurie. La
via Aurelia devient plus sinueuse.
C’est
en montant le « passo del Bracco » que le levier de vitesse du Trafic
choisit de se désolidariser de la boîte de vitesse. L’engrenage du levier s’est
dessoudé et se promène librement à l’intérieur. J’arrive à grand peine à passer
les vitesses, en tâtonnant. Nous roulons au pas.
On
fait une halte à midi en bord de route pour se restaurer, dominant la mer. Nous
n’avons guère le cœur de contempler la côte ligurienne.
Evitant
le plus possible de changer les vitesses, nous descendons le col et atteignons
Sestri Levante. En 1981, nous nous
étions baignés avec les filles sur une plage de cette station touristique très
fréquentée.
Et
comme un malheur n’arrive jamais seul, un de nos pneus éclate à l’entrée de la ville. Plus question
d’avancer ! Quatre problèmes en un seul voyage, ça commence à bien
faire !
Viviane
part à pied en ville à la recherche d’un garagiste, pendant que j’installe une
roue de secours. On se fait à nouveau remorquer jusqu’à l’officine d’un
mécanicien. Il va ressouder la boîte de vitesse afin de nous permettre de
rentrer en France.
Lorsque
la réparation de fortune est terminée, nous n’en avons pas fini pour autant.
Il faut aller faire monter deux pneus neufs dans une autre officine, et donc
auparavant aller retirer des lires dans un distributeur de billets.
Nous
reprenons enfin la route dans la
soirée. On traverse Genova (Gênes) avec sa zone industrielle
interminable, son autoroute urbaine et son monstrueux périphérique surélevé.
A
20h, sans nouvel ennui, nous atteignons Savona. Nous nous installons dans un
petit camping à l’entrée de la ville, coincé entre la colline, la route et la mer. Des emplacements
pour les tentes sont agréablement disséminés en terrasse sur le versant de la colline. Par contre,
avec le fourgon, nous sommes étroitement garés contre d’autres véhicules à
l’entrée du camping. De toute façon, la nuit tombe.
Pour
nous remettre de nos déboires, nous mangeons au restaurant attenant.
Vendredi 3 avril 1998
Vendredi 3 avril 1998
Le matin, nous quittons la côte ligurienne pour pénétrer dans le Piémont et nous diriger vers les Alpes. Nous remontons la vallée de la « Stura di Demonte » qui a représenté dans le passé et pendant longtemps un couloir essentiel de communication avec
Peu
à peu la neige fait son apparition. La chaussée se rétrécit. Nids de poule et
congères. Nous franchissons le col de la Madeleine , ou col de Larche, peu avant 14h, pour
passer en France et descendre dans la vallée de l’Ubaye.
Nous nous rendons à Embrun (Hautes-Alpes) où nous passons la soirée et la nuit chez mon oncle François et ma tante Bernadette.
Nous nous rendons à Embrun (Hautes-Alpes) où nous passons la soirée et la nuit chez mon oncle François et ma tante Bernadette.
*****
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire