Lundi
26 avril 1999
Viviane
et moi, nous sommes arrivés hier en Alsace et avons passé la nuit chez
Jean-Lionel et Patricia, à Illkirch.
Jean-Lionel
nous emmène à l’aéroport d’Entzheim.
A
10h05, nous prenons un avion pour Frankfurt-am-Main (Allemagne). C’est un petit
avion à hélices, bien plus impressionnant qu’un avion long courrier à
réaction.
A
13h30, nous nous envolons au départ de Francfort en un vol jusqu’à New York,
dans un avion de la compagnie allemande « Lufthansa ».
Arrivée
à New York, aux ETATS-UNIS D’AMERIQUE, aéroport de Newark, à
16h05, heure locale (après 8h35 de vol et un décalage horaire de 6h).
Les
13 colonies britanniques créées de 1607 à 1733 en Amérique du Nord déclarent leur
indépendance du royaume de Grande-Bretagne le 4 juillet 1776. Suite à la guerre d’indépendance, l’armée
américaine commandée par George Washington finit par vaincre les Anglais avec
le renfort de la France :
le traité de Paris est signé le 3
septembre 1783 et consacre la souveraineté et la naissance des Etats-Unis d’Amérique.
Après
les tracasseries administratives d’entrée sur le territoire, nous prenons un
taxi depuis l’aéroport.
New York : le choc est fort lorsque l’on débarque. Ville
sous pression, où tout est démesuré. La « big apple » (grosse pomme)
ne laisse pas indifférent. Elle écrase par son gigantisme, elle envoûte par sa
diversité. Mégapole de 10 millions
d’habitants où tout se crée, où tout se fait. Tout est plus grand, tout est
plus haut qu’ailleurs. Trop à l’étroit sur son île, qui craque de partout, où
les loyers sont inabordables, elle a dû gagner en hauteur après s’être étalée
en assimilant toutes les villes environnantes.
Nous
arrivons à 17h30 dans un hôtel de Manhattan que nous avions réservé depuis la France. Il est situé
dans le quartier « Manhattan Upper West Side », quartier tout
en longueur situé à l’ouest de Central Park. Nous y passons la soirée, le temps
de prendre nos marques.
On
cherche à comprendre, à s’orienter. Et, chose étonnante, c’est assez facile.
Hormis Broadway qui zigzague à travers Manhattan, les avenues vont dans la
direction nord-sud, les rues s’étirent d’est en ouest. Les avenues et les rues
étant perpendiculaires, cette organisation en damier permet de se repérer
facilement, une adresse se composant d’un numéro d’avenue et d’un numéro de
rue.
Nous
allons manger dans un restaurant du quartier. Premier contact avec la cuisine
américaine.
New York est la ville de toutes les
cultures, de toutes les ethnies, de toutes les cuisines.
La cuisine de New York est évidemment
celle du monde entier. Les journaux se publient en 24 langues, alors… les
restaurants offrent une gamme infinie. Rien à voir avec l’Amérique profonde.
On
se laisse tenter aussi par une bouteille de vin, mais c’est vraiment cher.
Mardi 27 avril 1999
Nous
allons prendre un « breakfast » dans un restaurant populaire à
proximité de l’hôtel. Nous y reviendrons chaque matin. Le « breakfast in America » est un véritable repas et reste
l’un des meilleurs rapports qualité-quantité-prix. Au choix, céréales,
pommes de terre râpées et grillées, pancakes, œufs brouillés, omelettes,
jambon, bacon, saucisses…
Après
ce petit déjeuner, nous prenons le métro (notre moyen habituel de transport)
pour nous rendre à Lower Manhattan, pointe de l’île de Manhattan.
C’est
là que se trouve la crête de gratte-ciel la plus célèbre du monde, au
gigantisme écrasant. La diversité et
l’originalité de l’architecture urbaine se sont exprimées mieux qu’ailleurs
dans cette partie de la ville. C’est aussi là que bat le cœur du
capitalisme américain. Wall Street est le centre financier de la
planète, siège de la Bourse
et des plus grandes banques du monde. La
rue a pris son nom d’un mur construit au XVIIe siècle par les
Hollandais pour se protéger des Anglais !
Nous
visitons le World Trade Center. Ce sont deux parallélépipèdes immenses
posés l’un à côté de l’autre à la pointe sud de l’île de Manhattan, que l’on
appelle les « twin sisters ». Impossible de les rater *. File d’attente pour l’achat de billets puis
pour l’accès aux ascenseurs de l’une des deux tours. Les consignes de sécurité
sont très sévères : fouille au corps, photographie individuelle, etc. A 410
m d’altitude (107 étages), on nous étourdit
d’explications et de chiffres dithyrambiques. On a droit à la projection d’un
film sur New York vu d’hélicoptère. La vue est vraiment extraordinaire sur
Manhattan et sa crête de gratte-ciel, la « skyline », de moins en
moins dominée par l’Empire State Building, l’emblématique tour de New York.
Vers
midi, dans ce quartier animé pendant les heures de bureau et désert en dehors,
tout le monde descend dans la rue, « golden boys » cravatés et
pressés, employés de banque stressés, avec hamburger à la main et coca de
l’autre.
De
toute façon, ici tout le monde mange en marchant.
Quant
à nous, nous cherchons aussi à manger, parmi les tours gigantesques.
Comme
nous sommes dans le pays des McDonald’s, on s’aventure jusqu’à celui de Wall
Street. Le nec plus ultra des McDo ! Mais c’est vraiment trop me
demander ! Dès l’entrée, on rebrousse chemin aussitôt et on se rabat sur
un autre restaurant.
L’après-midi,
nous nous dirigeons vers le sud de Broadway, où subsistent les traces de
la création de New York. Le gigantisme de la ville ne peut pas les faire
disparaître : quartier touffu de monuments, d’espaces verts et de lieux
chargés d’histoire. Battery Park est situé à l’extrême pointe de
Manhattan. Ce n’était à l’origine qu’un
îlot rocheux. Le bras de mer le séparant de Manhattan a été remblayé depuis.
Une batterie de canons protégeait la ville contre les attaques britanniques. De
la promenade longeant le parc, on a une belle vue sur la baie de New York.
Au
fort Clinton, nous prenons un ferry pour nous rendre à la Statue de la Liberté située sur la petite île de Liberty
Island, au sud-ouest de Manhattan. Depuis le bateau, la vue est superbe sur la
pointe de Manhattan qui s’éloigne, et la statue qui se rapproche.
La statue a été créée par le sculpteur
français d'origine alsacienne Auguste Bartholdi (la structure métallique fut
conçue par Gustave Eiffel), et acheminée à New York en 1886.
La liberté étant une valeur fondamentale
pour le peuple américain, c'est tout naturellement que cette statue s'est
imposée comme emblème des Etats-Unis.
Quand
on débarque sur l’île, il y a une queue interminable de touristes pour monter
par un escalier en colimaçon jusqu’à la couronne de la statue. On renonce. De
toute façon, il paraît que l’on n’y voit rien, de là-haut ! Au pied de la
statue, un petit musée retrace les différentes étapes de sa construction.
Le
ferry nous mène ensuite à Ellis Island.
Ellis Island, à
l'embouchure de la rivière Hudson , a été l'entrée principale des immigrants qui
arrivaient aux Etats-Unis. Les services d'immigration ont fonctionné du 1erjanvier
1892 jusqu'au 12 novembre 1954. Plus de 16 millions d’immigrants sont passés
par Ellis Island.
Après
trente ans d’abandon et huit ans de restauration, ce musée célèbre l’histoire
de l’immigration vers le « Nouveau Monde ». C’est un lieu saint pour
beaucoup d’Américains : un site émouvant où l’on retrouve un peu
l’atmosphère de l’époque, permettant de parcourir l’itinéraire des nouveaux
arrivants.
Le
soir, de retour en ville, nous avons rendez-vous avec Gilles, un copain
d’Alexia, lui aussi à New York, pour raison professionnelle. Nous allons
manger ensemble puis montons de nuit sur l’Empire State Building.
Construit en 1929, en pleine dépression
économique, ce gratte-ciel était un défi du capitalisme américain. Ce n’est pas
le plus haut ni le plus beau, mais c’est le préféré des New-Yorkais.
En
moins d’une minute, l’ascenseur nous mène au 80ème étage. Un
deuxième ascenseur mène au 86ème étage. Il en existe un troisième
jusqu’au 102ème. La nuit, le spectacle devient extraordinaire. On
imagine un peu ce qu’a pu ressentir King Kong tout là-haut !
A
minuit, on hésite à prendre le métro, pour des raisons de sécurité. Nous
rentrons à l’hôtel en taxi.
* Dans 2 ans et demi, ces deux tours seront anéanties par un acte terroriste, le 11 septembre 2001.
Mercredi 28 avril 1999
Après
le petit déjeuner dans le resto, nous prenons le métro pour nous rendre dans le
quartier le plus cosmopolite de Manhattan.
New York est un vrai melting-pot, plus
que ne l’est l’Amérique profonde. Incroyable mosaïque de 10 millions de
personnes : ¼ sont noires, ¼ sont hispaniques. Et toutes les nations sont
représentées.
Ce
matin, nous visitons les quartiers de Chinatown, Little Italy et Lower East
Side.
Les
Italiens cohabitent avec les Chinois qui eux-mêmes sont voisins avec les juifs
d’Europe centrale ayant trouvé refuge dans Lower east side à la fin du XIXe
siècle. Ici ce sont les ethnies qui
changent, pas le quartier.
Aujourd’hui
c’est Chinatown, enclave asiatique en plein cœur de New York, qui
essaie de prendre l’ascendant sur le quartier.
Les
plaques de rues sont en anglais et en chinois.
Les moindres différents sont réglés en
famille. Ici on ne voit que ce que l’on veut bien nous laisser voir. Il y a prépondérance de boutiques en tout genre,
magasins d’alimentation et restaurants bon marché. Les pharmacies vendent des
herbes, des racines et des remèdes dignes de la Chine profonde, de même que
les nombreuses épiceries où l’on peut acheter n’importe quoi. Nous souvenant
de notre passage à Hong-Kong et à Macao en 1996 et 1997, nous ne sommes pas
trop dépaysés.
Depuis
Chinatown, on traverse Canal Street, et on tombe dans Mulberry Street, avec ses
cafés italiens et ses pizzerias, au cœur de Little Italy, réputé pour
être un des quartiers les plus sûrs de la ville, car protégé par la Mafia !
On
mange au « Positano ristorante » : une bonne cuisine italienne à
prix modéré.
Nous
traversons Lower East Side, creuset de l’immigration juive à New York,
quartier au riche patrimoine en train de disparaître.
On
y rencontre de beaux immeubles avec des escaliers de secours en fer forgé.
Après
ces longues pérégrinations au fil des rues, nous rejoignons une station de
métro et rentrons à l’hôtel, pour nous reposer.
Vers
16h, nous repartons pour SoHo (abréviation de South of Houston Street).
Lorsque les loyers de Greenwich Village
sont devenus prohibitifs, les artistes ont émigré dans ce quartier d’entrepôts
et de petites entreprises et ont converti les immenses hangars en ateliers et
en logements (les fameux lofts).
L’âge d’or des années 70 est révolu. Ce quartier est devenu à son tour très
cher, mais il renferme des tas de merveilles architecturales, notamment les
« cast-iron buildings » : immeubles à armature en fonte datant
du siècle dernier, constitués d’une structure en métal qui supporte le poids du
bâtiment.
Le
quartier est bourré de restos sympas, de boîtes de jazz et de galeries.
Viviane
tient à acheter des casquettes qu’elle aperçoit en devanture d’un magasin. Je
me demande bien pourquoi acheter de telles horreurs aux initiales NY.
Nous
buvons un pot dans un des petits bistros du quartier.
Au retour, on passe devant un incroyable bazar qui attire notre
attention : un bric-à-brac de reliquats de l’armée, allant des fringues
jusqu’aux armes et aux missiles !
Nous rentrons dans notre quartier où nous irons
manger dans un resto thaï.
Jeudi 29 avril 1999
Ce
matin, dans le métro, en face de nous, un jeune occupe deux sièges à lui tout
seul. Il se gave de pop-corn et de boisson sucrée.
Et de fait, les Etats-Unis comptent une
proportion incroyable d’obèses. Il suffit de se promener dans la rue pour s’en
rendre compte. Tout le monde marche en mangeant, n’importe quoi et n’importe
quand ! Et les jeunes sont les premières victimes de cette
« mal’bouffe ».
Nous commençons la journée en nous promenant dans Greenwich Village.
Délimité par Hudson River, Broadway, Houston Street et 14th Street, ce quartier
donne l’impression d’être une ville dans la ville.
D’abord quartier bohême de Manhattan,
puis temple de l’underground, il s’est largement embourgeoisé.
L’anti-conformisme culturel a fui vers SoHo. Depuis, le Village s’est un peu
assoupi. Il n’en demeure pas moins un agréable but de balade.
« Washington
square » est le cœur du Village. C’est un grand espace vert où les joueurs
de frisbee côtoient les petits dealers. C’est habituellement une place très
animée. Ce matin, il n’y a que deux joueurs d’échec qui s’affrontent !
Nous
arpentons Christopher Street, la rue la plus « gay » de New York,
assoupie ce matin. Vers l’ouest, on découvre les rues qui ont fait et qui font
la réputation de Greenwich. Le coin abonde en boîtes de jazz, petits
restaurants, magasins de vêtements à la mode…
Nous
dirigeons maintenant nos pas vers Chelsea, quartier tranquille, avec ses
rues calmes plantées d’arbres, ses maisons de briques rouges. Dans les années 20, le secteur devint un
lieu très prisé par les réalisateurs de cinéma. En 1930, lorsque la ligne de
chemin de fer fut fermée, Chelsea s’endormit doucement. Aujourd’hui, ce sont
les jeunes cadres new-yorkais qui font revivre le quartier.
Cherchant
un endroit pour manger, nous nous laissons guider par le Guide du Routard
jusqu’au Corner Bistro : un ancien café ayant conservé toute sa
décoration, à l’atmosphère sombre et tamisée. Et là, on y mange un excellent
hamburger bien goûteux qui réconcilie avec la cuisine américaine. Rien à voir
avec les produits industriels des fast-foods.
Nous
traversons Manhattan d’ouest en est, de rue en rue, d’avenue en avenue. Les
taxis jaunes règnent dans la ville : conduite brusque ponctuée de coups de
frein brutaux et d’accélérations. De temps en temps se dévoilent de charmantes
églises en briques noyées au milieu des immeubles.
Quadrillé
par 42nd Street et 6th Avenue, les artères les plus célèbres de New York, Midtown
est le quartier des grandes avenues bordées de gratte-ciel à
l’architecture démesurée.
Au bord de l’East River, à l’extrémité de la
1ère Avenue, se dresse la silhouette bien connue de l’Organisation des Nations Unies.
Le Palais de
l’Organisation des Nations Unies est un territoire international au cœur de New
York.
Côté
1ère avenue s’alignent les drapeaux des 188 pays appartenant aux Nations Unies,
ordonnés par ordre alphabétique*. Le siège
de l’ONU à New York est un lieu chargé d’histoire, au cœur duquel se sont
déroulés des évènements aussi importants que l’adoption de la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme en 1948.
Nous
y sommes présents de 14h à 17h. En attendant la visite guidée en langue
française, nous faisons une balade dans les jardins, le long de l’East River,
parmi les arbres en fleurs que fréquentent les écureuils gris.
La
visite de l’immeuble de l’ONU, obligatoirement guidée, dure trois quarts
d’heure. Elle nous permet de voir notamment
la salle du Conseil de sécurité, ainsi que la salle de l’Assemblée générale où
siègent les 188 pays membres…
Le
discours du guide est bien policé, les réponses aux questions sont formatées.
Après
la visite, on se balade dans les sous-sols où sont mis en vente des objets
artisanaux en provenance des pays membres, comme des poupées typiques de
chaque état. On y achète des plaquettes de timbres de collection, pour Serge et
Caroline.
L’ONU a
son propre service postal. Il imprime des timbres à son effigie que l’on ne
peut oblitérer qu’ici.
A
la sortie, l’animation est à son comble dans les avenues. Nous nous arrêtons
dans un bar pour boire une « draft » (bière pression), parmi les
yuppies, à l’heure de la sortie des bureaux. Viviane cherche à se procurer un
verre à bière pour sa collection. La serveuse lui fait d’abord comprendre
qu’elle ne peut pas lui en donner. Finalement, elle lui en glisse un,
discrètement enveloppé dans un journal !
Nous
rentrons en métro à l’hôtel. Le soir, nous irons manger dans un restaurant du
quartier.
* 188 pays en 1999. Par la suite, de nouveaux pays rejoindront l'ONU.
Vendredi 30 avril 1999
A
l’hôtel, nous demandons au réceptionniste de bien vouloir téléphoner pour nous
à l’aéroport pour confirmer notre vol de retour.
Aujourd’hui,
nous allons traverser à pied Central Park.
C’est
un océan de verdure envahi par les Américains. Au départ, c’était un terrain vague. C’est maintenant un parc de 340 hectares , espace
vert artificiel entièrement aménagé par l’homme à la fin du XIXe
siècle.
Autour
du plan d’eau, le « Réservoir », les fondus de footing, avec baskets
et tenues de jogging, enfilent les tours
de cette boucle de 2,5
kilomètres dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre. Ben oui, c’est comme ça depuis Dustin Hoffman, dans « Marathon Man »…
Nous
atteignons la bordure est du parc. Nous visitons le Metropolitan Museum of
Art (le MET). Seuls le Grand Louvre,
le British Museum et l’Ermitage de Saint-Pétersbourg peuvent rivaliser avec le
MET.
Nous
allons y passer quatre heures, de 10h à 14h. Comme il est impossible de tout
voir même en deux jours, on va se cantonner à l’essentiel, y compris des
salles peu connues du grand public : antiquités grecques, romaines et
égyptiennes, art médiéval, arts décoratifs, art américain, art d’Afrique,
d’Océanie et des Amériques, art asiatique, art islamique, peinture européenne
(chefs-d’œuvre flamands, espagnols, italiens, anglais, hollandais et
français), art contemporain…
« Il
y a tout, pas beaucoup de tout, mais le mieux de tout. Un best-of de ce que
l’homme a su créer, en quelque sorte. » (le Guide du Routard)
On
en sort un peu étourdis. Il est 2.00 pm. Et on a faim. Suivant les conseils du
Routard, nous nous rendons dans un restaurant hongrois, le Mocca, sur la 2e
Avenue. On nous sert un goulash. Nous sommes assez déçus, par rapport à ce que
le guide annonçait : impression de terminer les restes…
Par
la suite, nous traversons à pied East Side, le quartier le plus chic de
Manhattan, qui connut des locataires prestigieux. C’est le coin des stars et
des hôtels de luxe, des immeubles aux loyers exorbitants, des musées et des
galeries d’art moderne. Nous parcourons ainsi Park Avenue, Madison Avenue et la
5ème Avenue.
Question
shopping, on trouve de tout à New York. Si l’hébergement est inabordable, les
fringues sont plutôt moins chères qu’en France. Nous entrons dans un magasin
et en ressortons avec un jean pour moi et des tee-shirts pour Viviane.
Traversant
à nouveau Central Park, nous rentrons à l’hôtel.
Le
soir, nous avons rendez-vous avec Gilles. Nous allons manger tous les trois
dans un restaurant à Times Square.
A l’angle de Broadway et de 44th Street , Times Square doit son nom au New York Times. Quartier des
cinémas et des théâtres, ce fut longtemps l’un des endroits les plus
extraordinaires de New York, un symbole, bien qu’à la mauvaise réputation.
Auparavant point de chute des laissés-pour-compte de l’Amérique, le quartier
s’est métamorphosé depuis l’arrivée à la mairie de Rudy Giuliani en 1993.
Le
soir, les néons s’allument et les enseignes illuminent tout le quartier. Les
écrans géants à cristaux liquides diffusent des images 24h sur 24. Les affiches
gigantesques annoncent les programmes des théâtres et des cinémas.
Attablés
à l’étage d’un restaurant avec vue sur les écrans géants de la rue et leur pub
japonaise, nous commandons chacun un T-bone. Les Américains de la table d’à
côté s’amusent de notre mine effarée lorsque le serveur nous apporte les
plats : chacun sa côte de bœuf avec l’os en T ! Sans équivalent chez
nous ! Il faut dire que la viande est de premier ordre. Nous ne pourrons
pas finir les plats…
On
termine la soirée tous les trois au bar panoramique du Marriott. C’est une
plate-forme tournante au 49e étage d’un gratte-ciel. Pendant que
nous buvons un whisky, en une heure on accomplit un tour de 360° au-dessus des
illuminations de la ville.
Nous
nous séparons au pied de l’immeuble. Gilles hèle un taxi pour Viviane et moi.
Nous sommes de retour à l’hôtel vers 1h du matin.
Samedi 1ermai 1999
Aux
Etats-Unis, le 1er mai est un jour ordinaire. Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000
travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Une grève réprimée
dans le sang à Chicago amènera les Européens, quelques années plus tard, à
instituer la Fête du Travail.
Ce
matin, nous rejoignons en métro le sud de Manhattan.
Nous
traversons à pied le Brooklyn Bridge, reliant Manhattan à Brooklyn, sur
l’East River.
Nous
empruntons une promenade pour les piétons au-dessus des voitures. En nous
retournant, nous avons une vue splendide sur Manhattan.
Ce
« borough », de l’autre côté de l’East River, est une énorme ville à
elle toute seule. A l’origine colonie
hollandaise de quelques villages au XVIIe siècle, Brooklyn fut
longtemps une ville indépendante. En 1898 seulement, Brooklyn rejoignit le
grand New York après un vote de la population, à une infime majorité.
Au
pied du pont, Fulton Ferry District est un vieux quartier d’entrepôts avec
d’anachroniques pontons et vieux pieux en bois vermoulus émergeant de l’eau.
C’est aujourd’hui un nid de Témoins de Jéhovah qui ont racheté nombre
d’entrepôts du secteur.
Nous
mangeons dans un restaurant à l’entrée de Brooklyn.
Au
sud du Fulton Ferry District nous nous promenons en début d’après-midi dans
Brooklyn Heights : c’est l’un des plus séduisants quartiers résidentiel
de Brooklyn. Savoureuse balade dans l’architecture du XIXe siècle. C’est Robert Fulton, l’inventeur du bateau
à vapeur, qui ouvrit en 1815 la colonisation de Brooklyn Heights en favorisant
les liaisons avec Manhattan.
Au
bout de Montague Street, nous remontons « The Promenade », une
agréable allée piétonne bordée de belles maisons dans un environnement paisible
et verdoyant, le long de l’East River, avec une vue superbe sur Manhattan.
Nous
retraversons l’East River par le Brooklyn Bridge. Nous prenons le métro jusqu’à
Times Square où nous faisons cette fois un passage de jour.
Nous
rentrons vers 16h à l’hôtel. Nous en ressortons un peu plus tard pour nous
rendre dans un parc le long de l’Hudson River. Les arbres (prunus) perdent peu
à peu leurs magnifiques fleurs roses qui jonchent le sol.
Dans
tous les parcs publics de Manhattan (sauf à Central Park) et le long de
l’Hudson River on trouve des « dog-runs » qui sont des enclos ou les
chiens sont en totale liberté. Amusant de voir tous ces toutous se rencontrer,
se renifler, sauter, jouer ensemble, se lancer dans des courses endiablées.
Ils prennent un plaisir évident à s’y retrouver. C’est aussi pour les maîtres
le dernier endroit de convivialité où l’on papote à l’ombre.
Par
contre, en ville, la réglementation est très stricte. Il est impératif de nettoyer
les dégâts laissés par l’animal sous peine d’amende.
Dimanche 2 mai 1999
Dans
la matinée, nous avons rendez-vous avec Gilles à l’hôtel.
Dans
l’avenue, c’est plein de monde. Des groupes de musiciens s’apprêtent à prendre
possession du pavé.
Quelques
stations de métro plus loin, nous nous retrouvons à Harlem. Changement
de décor, à la descente du métro : la pauvreté saute aux yeux, les papiers
gras jonchent le sol.
Harlem, pour le touriste qui débarque à
New York, est un quartier qui fait peur. Depuis le début du XXe
siècle, Harlem est devenue une des plus grandes communautés noires des
Etats-Unis. Quartier délabré depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il
connaît depuis quelques années un important processus de rénovation.
Viviane
et Gilles veulent assister à un culte avec « gospel » dans une
église.
Au
sein de la communauté noire, le débat existe : « faut-il laisser les
touristes blancs venir nous voir comme au zoo ? » En cause, ces
touristes indélicats, en short, caméscope à bout de bras, bruyants, incapables
de suivre une messe jusqu’au bout…
L’ «Abyssinian
Baptist Church » est la plus vieille église noire de New York,
qui ne traite pas avec les agences de touristes : priorité absolue au bon
déroulement de l’office et à la tranquillité des fidèles. Et c’est très bien
ainsi…
La
messe commence à 10h45. Le pasteur souhaite la bienvenue aux visiteurs
étrangers. Chants superbes à trois chœurs. L’office dure une heure et demie,
et ça va crescendo…
Quant
à moi, je préfère me balader à pied dans le quartier.
J’arpente
la 7th avenue, rebaptisée Adam Clayton Powell Jr Boulevard, du nom du premier
député noir de Harlem au Congrès : avenue historique aux immeubles
surannés.
Atmosphère
d’un dimanche matin, à l’activité ralentie. Quelques passants s’aventurent
vers les boulangeries. Les seuls Blancs que l’on croise sont des Portoricains.
Les dealers sont encore couchés.
Je
remonte le quartier vers le nord de l’île de Manhattan, jusqu’au pont qui
franchit Harlem River pour atteindre le Bronx, symbole de la plus extrême
pauvreté urbaine. Je ne franchis pas le pont…
Retour
à l’intersection entre la 138th Street et la 7th avenue.
A
l’arrêt, un énorme camion américain, un monstre mythique digne de la légende de
l’Ouest…
Je
retrouve Viviane et Gilles à la sortie de l’office. Ils en ressortent
enchantés. J’aurais peut-être dû rester avec eux !
De
retour à Upper West Side, nous mangeons tous les trois dans un restaurant
japonais. C’est une idée de Gilles. Du poisson cru au menu… Je crois que
c’est la première et la dernière fois que je mettrai les pieds dans un
restaurant japonais !
Sortant
du restaurant, nous allons chercher nos bagages à l’hôtel. Gilles nous
accompagne jusqu’à la gare centrale de New York. On se dit adieu. Viviane et
moi prenons une navette qui nous mène à l’aéroport de Newark.
Départ
de l’avion de la Lufthansa
vers 18h…
Lundi 3 mai 1999
… Arrivée
à Frankfurt à 7h20 (heure européenne).
Nous
reprenons un avion jusqu’à Strasbourg où nous arrivons à 9h15.
Patricia
vient nous chercher à l’aéroport.
Nous
nous reposons quelques heures puis repartons dans l’après-midi en voiture pour
le Jura.
*****
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