mercredi 24 février 2016

1999 New York

Lundi 26 avril 1999

Viviane et moi, nous sommes arrivés hier en Alsace et avons passé la nuit chez Jean-Lionel et Patricia, à Illkirch.
Jean-Lionel nous emmène à l’aéroport d’Entzheim.
A 10h05, nous prenons un avion pour Frankfurt-am-Main (Allemagne). C’est un petit avion à hélices, bien plus impressionnant qu’un avion long courrier à réaction.
A 13h30, nous nous envolons au départ de Francfort en un vol jusqu’à New York, dans un avion de la compagnie allemande « Lufthansa ».

Arrivée à New York, aux ETATS-UNIS D’AMERIQUE, aéroport de Newark, à 16h05, heure locale (après 8h35 de vol et un décalage horaire de 6h).

Les 13 colonies britanniques créées de 1607 à 1733 en Amérique du Nord déclarent leur indépendance du royaume de Grande-Bretagne le 4 juillet 1776. Suite à la guerre d’indépendance, l’armée américaine commandée par George Washington finit par vaincre les Anglais avec le renfort de la France : le traité de Paris est signé le 3 septembre 1783 et consacre la souveraineté et la naissance des Etats-Unis d’Amérique.

Après les tracasseries administratives d’entrée sur le territoire, nous prenons un taxi depuis l’aéroport. 
New York : le choc est fort lorsque l’on débarque. Ville sous pression, où tout est démesuré. La « big apple » (grosse pomme) ne laisse pas indifférent. Elle écrase par son gigantisme, elle envoûte par sa diversité. Mégapole de 10 millions d’habitants où tout se crée, où tout se fait. Tout est plus grand, tout est plus haut qu’ailleurs. Trop à l’étroit sur son île, qui craque de partout, où les loyers sont inabordables, elle a dû gagner en hauteur après s’être étalée en assimilant toutes les villes environnantes.
Nous arrivons à 17h30 dans un hôtel de Manhattan que nous avions réservé depuis la France. Il est situé dans le quartier « Manhattan Upper West Side », quartier tout en longueur situé à l’ouest de Central Park. Nous y passons la soirée, le temps de prendre nos marques.

On cherche à comprendre, à s’orienter. Et, chose étonnante, c’est assez facile. Hormis Broadway qui zigzague à travers Manhattan, les avenues vont dans la direction nord-sud, les rues s’étirent d’est en ouest. Les avenues et les rues étant perpendiculaires, cette organisation en damier permet de se repérer facilement, une adresse se composant d’un numéro d’avenue et d’un numéro de rue.
Nous allons manger dans un restaurant du quartier. Premier contact avec la cuisine américaine.
New York est la ville de toutes les cultures, de toutes les ethnies, de toutes les cuisines.
La cuisine de New York est évidemment celle du monde entier. Les journaux se publient en 24 langues, alors… les restaurants offrent une gamme infinie. Rien à voir avec l’Amérique profonde.
On se laisse tenter aussi par une bouteille de vin, mais c’est vraiment cher. 

Mardi 27 avril 1999

Nous allons prendre un « breakfast » dans un restaurant populaire à proximité de l’hôtel. Nous y reviendrons chaque matin. Le « breakfast in America » est un véritable repas et reste l’un des meilleurs rapports qualité-quantité-prix. Au choix, céréales, pommes de terre râpées et grillées, pancakes, œufs brouillés, omelettes, jambon, bacon, saucisses…

Après ce petit déjeuner, nous prenons le métro (notre moyen habituel de transport) pour nous rendre à Lower Manhattan, pointe de l’île de Manhattan.
C’est là que se trouve la crête de gratte-ciel la plus célèbre du monde, au gigantisme écrasant. La diversité et l’originalité de l’architecture urbaine se sont exprimées mieux qu’ailleurs dans cette partie de la ville. C’est aussi là que bat le cœur du capitalisme américain. Wall Street est le centre financier de la planète, siège de la Bourse et des plus grandes banques du monde. La rue a pris son nom d’un mur construit au XVIIe siècle par les Hollandais pour se protéger des Anglais !

Nous visitons le World Trade Center. Ce sont deux parallélépipèdes immenses posés l’un à côté de l’autre à la pointe sud de l’île de Manhattan, que l’on appelle les « twin sisters ». Impossible de les rater *.  File d’attente pour l’achat de billets puis pour l’accès aux ascenseurs de l’une des deux tours. Les consignes de sécurité sont très sévères : fouille au corps, photographie  individuelle, etc. A  410 m d’altitude (107 étages), on nous étourdit d’explications et de chiffres dithyrambiques. On a droit à la projection d’un film sur New York vu d’hélicoptère. La vue est vraiment extraordinaire sur Manhattan et sa crête de gratte-ciel, la « skyline », de moins en moins dominée par l’Empire State Building, l’emblématique tour de New York.


Vers midi, dans ce quartier animé pendant les heures de bureau et désert en dehors, tout le monde descend dans la rue, « golden boys » cravatés et pressés, employés de banque stressés, avec hamburger à la main et coca de l’autre.
De toute façon, ici tout le monde mange en marchant.
Quant à nous, nous cherchons aussi à manger, parmi les tours gigantesques. 


Comme nous sommes dans le pays des McDonald’s, on s’aventure jusqu’à celui de Wall Street. Le nec plus ultra des McDo ! Mais c’est vraiment trop me demander ! Dès l’entrée, on rebrousse chemin aussitôt et on se rabat sur un autre restaurant.

L’après-midi, nous nous dirigeons vers le sud de Broadway, où subsistent les traces de la création de New York. Le gigantisme de la ville ne peut pas les faire disparaître : quartier touffu de monuments, d’espaces verts et de lieux chargés d’histoire. Battery Park est situé à l’extrême pointe de Manhattan. Ce n’était à l’origine qu’un îlot rocheux. Le bras de mer le séparant de Manhattan a été remblayé depuis. Une batterie de canons protégeait la ville contre les attaques britanniques. De la promenade longeant le parc, on a une belle vue sur la baie de New York.
Au fort Clinton, nous prenons un ferry pour nous rendre à la Statue de la Liberté située sur la petite île de Liberty Island, au sud-ouest de Manhattan. Depuis le bateau, la vue est superbe sur la pointe de Manhattan qui s’éloigne, et la statue qui se rapproche. 

       


La statue a été créée par le sculpteur français d'origine alsacienne Auguste Bartholdi (la structure métallique fut conçue par Gustave Eiffel), et acheminée à New York en 1886.
La liberté étant une valeur fondamentale pour le peuple américain, c'est tout naturellement que cette statue s'est imposée comme emblème des Etats-Unis.
Quand on débarque sur l’île, il y a une queue interminable de touristes pour monter par un escalier en colimaçon jusqu’à la couronne de la statue. On renonce. De toute façon, il paraît que l’on n’y voit rien, de là-haut ! Au pied de la statue, un petit musée retrace les différentes étapes de sa construction.
Le ferry nous mène ensuite à Ellis Island.


Ellis Island, à l'embouchure de la rivière Hudson, a été l'entrée principale des immigrants qui arrivaient aux Etats-Unis. Les services d'immigration ont fonctionné du 1erjanvier 1892 jusqu'au 12 novembre 1954. Plus de 16 millions d’immigrants sont passés par Ellis Island.
Après trente ans d’abandon et huit ans de restauration, ce musée célèbre l’histoire de l’immigration vers le « Nouveau Monde ». C’est un lieu saint pour beaucoup d’Américains : un site émouvant où l’on retrouve un peu l’atmosphère de l’époque, permettant de parcourir l’itinéraire des nouveaux arrivants.

Le soir, de retour en ville, nous avons rendez-vous avec Gilles, un copain d’Alexia, lui aussi à New York, pour raison professionnelle. Nous allons manger ensemble puis montons de nuit sur l’Empire State Building.
Construit en 1929, en pleine dépression économique, ce gratte-ciel était un défi du capitalisme américain. Ce n’est pas le plus haut ni le plus beau, mais c’est le préféré des New-Yorkais.
En moins d’une minute, l’ascenseur nous mène au 80ème étage. Un deuxième ascenseur mène au 86ème étage. Il en existe un troisième jusqu’au 102ème. La nuit, le spectacle devient extraordinaire. On imagine un peu ce qu’a pu ressentir King Kong tout là-haut !
A minuit, on hésite à prendre le métro, pour des raisons de sécurité. Nous rentrons à l’hôtel en taxi. 

* Dans 2 ans et demi, ces deux tours seront anéanties par un acte terroriste, le 11 septembre 2001.

Mercredi 28 avril 1999

Après le petit déjeuner dans le resto, nous prenons le métro pour nous rendre dans le quartier le plus cosmopolite de Manhattan.
New York est un vrai melting-pot, plus que ne l’est l’Amérique profonde. Incroyable mosaïque de 10 millions de personnes : ¼ sont noires, ¼ sont hispaniques. Et toutes les nations sont représentées.
Ce matin, nous visitons les quartiers de Chinatown, Little Italy et Lower East Side.
Les Italiens cohabitent avec les Chinois qui eux-mêmes sont voisins avec les juifs d’Europe centrale ayant trouvé refuge dans Lower east side à la fin du XIXe siècle. Ici ce sont les ethnies qui changent, pas le quartier.
Aujourd’hui c’est Chinatown, enclave asiatique en plein cœur de New York, qui essaie de prendre l’ascendant sur le quartier.
Les plaques de rues sont en anglais et en chinois. 


Les moindres différents sont réglés en famille. Ici on ne voit que ce que l’on veut bien nous laisser voir. Il y a prépondérance de boutiques en tout genre, magasins d’alimentation et restaurants bon marché. Les pharmacies vendent des herbes, des racines et des remèdes dignes de la Chine profonde, de même que les nombreuses épiceries où l’on peut acheter n’importe quoi. Nous souvenant de notre passage à Hong-Kong et à Macao en 1996 et 1997, nous ne sommes pas trop dépaysés.


Depuis Chinatown, on traverse Canal Street, et on tombe dans Mulberry Street, avec ses cafés italiens et ses pizzerias, au cœur de Little Italy, réputé pour être un des quartiers les plus sûrs de la ville, car protégé par la Mafia !
On mange au « Positano ristorante » : une bonne cuisine italienne à prix modéré.
Nous traversons Lower East Side, creuset de l’immigration juive à New York, quartier au riche patrimoine en train de disparaître.


On y rencontre de beaux immeubles avec des escaliers de secours en fer forgé.


Après ces longues pérégrinations au fil des rues, nous rejoignons une station de métro et rentrons à l’hôtel, pour nous reposer.

Vers 16h, nous repartons pour SoHo (abréviation de South of Houston Street).
Lorsque les loyers de Greenwich Village sont devenus prohibitifs, les artistes ont émigré dans ce quartier d’entrepôts et de petites entreprises et ont converti les immenses hangars en ateliers et en logements (les fameux lofts). L’âge d’or des années 70 est révolu. Ce quartier est devenu à son tour très cher, mais il renferme des tas de merveilles architecturales, notamment les « cast-iron buildings » : immeubles à armature en fonte datant du siècle dernier, constitués d’une structure en métal qui supporte le poids du bâtiment.
Le quartier est bourré de restos sympas, de boîtes de jazz et de galeries.
Viviane tient à acheter des casquettes qu’elle aperçoit en devanture d’un magasin. Je me demande bien pourquoi acheter de telles horreurs aux initiales NY.
Nous buvons un pot dans un des petits bistros du quartier.
Au retour, on passe devant un incroyable bazar qui attire notre attention : un bric-à-brac de reliquats de l’armée, allant des fringues jusqu’aux armes et aux missiles !


Nous  rentrons dans notre quartier où nous irons manger dans un resto thaï. 

Jeudi 29 avril 1999

Ce matin, dans le métro, en face de nous, un jeune occupe deux sièges à lui tout seul. Il se gave de pop-corn et de boisson sucrée.
Et de fait, les Etats-Unis comptent une proportion incroyable d’obèses. Il suffit de se promener dans la rue pour s’en rendre compte. Tout le monde marche en mangeant, n’importe quoi et n’importe quand ! Et les jeunes sont les premières victimes de cette « mal’bouffe ».

Nous commençons la journée en nous promenant dans Greenwich Village. Délimité par Hudson River, Broadway, Houston Street et 14th Street, ce quartier donne l’impression d’être une ville dans la ville.


D’abord quartier bohême de Manhattan, puis temple de l’underground, il s’est largement embourgeoisé. L’anti-conformisme culturel a fui vers SoHo. Depuis, le Village s’est un peu assoupi. Il n’en demeure pas moins un agréable but de balade.
« Washington square » est le cœur du Village. C’est un grand espace vert où les joueurs de frisbee côtoient les petits dealers. C’est habituellement une place très animée. Ce matin, il n’y a que deux joueurs d’échec qui s’affrontent !


Nous arpentons Christopher Street, la rue la plus « gay » de New York, assoupie ce matin. Vers l’ouest, on découvre les rues qui ont fait et qui font la réputation de Greenwich. Le coin abonde en boîtes de jazz, petits restaurants, magasins de vêtements à la mode…
Nous dirigeons maintenant nos pas vers Chelsea, quartier tranquille, avec ses rues calmes plantées d’arbres, ses maisons de briques rouges. Dans les années 20, le secteur devint un lieu très prisé par les réalisateurs de cinéma. En 1930, lorsque la ligne de chemin de fer fut fermée, Chelsea s’endormit doucement. Aujourd’hui, ce sont les jeunes cadres new-yorkais qui font revivre le quartier.
Cherchant un endroit pour manger, nous nous laissons guider par le Guide du Routard jusqu’au Corner Bistro : un ancien café ayant conservé toute sa décoration, à l’atmosphère sombre et tamisée. Et là, on y mange un excellent hamburger bien goûteux qui réconcilie avec la cuisine américaine. Rien à voir avec les produits industriels des fast-foods.

Nous traversons Manhattan d’ouest en est, de rue en rue, d’avenue en avenue. Les taxis jaunes règnent dans la ville : conduite brusque ponctuée de coups de frein brutaux et d’accélérations. De temps en temps se dévoilent de charmantes églises en briques noyées au milieu des immeubles.


Quadrillé par 42nd Street et 6th Avenue, les artères les plus célèbres de New York, Midtown est le quartier des grandes avenues bordées de gratte-ciel à l’architecture démesurée.
Au bord de l’East River, à l’extrémité de la 1ère Avenue, se dresse la silhouette bien connue de l’Organisation des Nations Unies


Le Palais de l’Organisation des Nations Unies est un territoire international au cœur de New York.
Côté 1ère avenue s’alignent les drapeaux des 188 pays appartenant aux Nations Unies, ordonnés par ordre alphabétique*. Le siège de l’ONU à New York est un lieu chargé d’histoire, au cœur duquel se sont déroulés des évènements aussi importants que l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1948.
Nous y sommes présents de 14h à 17h. En attendant la visite guidée en langue française, nous faisons une balade dans les jardins, le long de l’East River, parmi les arbres en fleurs que fréquentent les écureuils gris














La visite de l’immeuble de l’ONU, obligatoirement guidée, dure trois quarts d’heure. Elle nous permet de voir notamment la salle du Conseil de sécurité, ainsi que la salle de l’Assemblée générale où siègent les 188 pays membres…
Le discours du guide est bien policé, les réponses aux questions sont formatées.


Après la visite, on se balade dans les sous-sols où sont mis en vente des objets artisanaux en provenance des pays membres, comme des poupées typiques de chaque état. On y achète des plaquettes de timbres de collection, pour Serge et Caroline.
L’ONU a son propre service postal. Il imprime des timbres à son effigie que l’on ne peut oblitérer qu’ici.

A la sortie, l’animation est à son comble dans les avenues. Nous nous arrêtons dans un bar pour boire une « draft » (bière pression), parmi les yuppies, à l’heure de la sortie des bureaux. Viviane cherche à se procurer un verre à bière pour sa collection. La serveuse lui fait d’abord comprendre qu’elle ne peut pas lui en donner. Finalement, elle lui en glisse un, discrètement enveloppé dans un journal !
Nous rentrons en métro à l’hôtel. Le soir, nous irons manger dans un restaurant du quartier. 

* 188 pays en 1999. Par la suite, de nouveaux pays rejoindront l'ONU.

Vendredi 30 avril 1999

A l’hôtel, nous demandons au réceptionniste de bien vouloir téléphoner pour nous à l’aéroport pour confirmer notre vol de retour.
Aujourd’hui, nous allons traverser à pied Central Park.
C’est un océan de verdure envahi par les Américains. Au départ, c’était un terrain vague. C’est maintenant un parc de 340 hectares, espace vert artificiel entièrement aménagé par l’homme à la fin du XIXe siècle.
Autour du plan d’eau, le « Réservoir », les fondus de footing, avec baskets et tenues de jogging, enfilent  les tours de cette boucle de 2,5 kilomètres dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Ben oui, c’est comme ça depuis Dustin Hoffman, dans « Marathon Man »…

Nous atteignons la bordure est du parc. Nous visitons le Metropolitan Museum of Art (le MET). Seuls le Grand Louvre, le British Museum et l’Ermitage de Saint-Pétersbourg peuvent rivaliser avec le MET.
Nous allons y passer quatre heures, de 10h à 14h. Comme il est impossible de tout voir même en deux jours, on va se cantonner à l’essentiel, y compris des salles peu connues du grand public : antiquités grecques, romaines et égyptiennes, art médiéval, arts décoratifs, art américain, art d’Afrique, d’Océanie et des Amériques, art asiatique, art islamique, peinture européenne (chefs-d’œuvre flamands, espagnols, italiens, anglais, hollandais et français), art contemporain…
« Il y a tout, pas beaucoup de tout, mais le mieux de tout. Un best-of de ce que l’homme a su créer, en quelque sorte. » (le Guide du Routard)
On en sort un peu étourdis. Il est 2.00 pm. Et on a faim. Suivant les conseils du Routard, nous nous rendons dans un restaurant hongrois, le Mocca, sur la 2e Avenue. On nous sert un goulash. Nous sommes assez déçus, par rapport à ce que le guide annonçait : impression de terminer les restes…

Par la suite, nous traversons à pied East Side, le quartier le plus chic de Manhattan, qui connut des locataires prestigieux. C’est le coin des stars et des hôtels de luxe, des immeubles aux loyers exorbitants, des musées et des galeries d’art moderne. Nous parcourons ainsi Park Avenue, Madison Avenue et la 5ème Avenue.
Question shopping, on trouve de tout à New York. Si l’hébergement est inabordable, les fringues sont plutôt moins chères qu’en France. Nous entrons dans un magasin et en ressortons avec un jean pour moi et des tee-shirts pour Viviane.
Traversant à nouveau Central Park, nous rentrons à l’hôtel.

Le soir, nous avons rendez-vous avec Gilles. Nous allons manger tous les trois dans un restaurant à Times Square.
A l’angle de Broadway et de 44th Street, Times Square doit son nom au New York Times. Quartier des cinémas et des théâtres, ce fut longtemps l’un des endroits les plus extraordinaires de New York, un symbole, bien qu’à la mauvaise réputation. Auparavant point de chute des laissés-pour-compte de l’Amérique, le quartier s’est métamorphosé depuis l’arrivée à la mairie de Rudy Giuliani en 1993.
Le soir, les néons s’allument et les enseignes illuminent tout le quartier. Les écrans géants à cristaux liquides diffusent des images 24h sur 24. Les affiches gigantesques annoncent les programmes des théâtres et des cinémas.
Attablés à l’étage d’un restaurant avec vue sur les écrans géants de la rue et leur pub japonaise, nous commandons chacun un T-bone. Les Américains de la table d’à côté s’amusent de notre mine effarée lorsque le serveur nous apporte les plats : chacun sa côte de bœuf avec l’os en T ! Sans équivalent chez nous ! Il faut dire que la viande est de premier ordre. Nous ne pourrons pas finir les plats…
On termine la soirée tous les trois au bar panoramique du Marriott. C’est une plate-forme tournante au 49e étage d’un gratte-ciel. Pendant que nous buvons un whisky, en une heure on accomplit un tour de 360° au-dessus des illuminations de la ville.


Nous nous séparons au pied de l’immeuble. Gilles hèle un taxi pour Viviane et moi. Nous sommes de retour à l’hôtel vers 1h du matin. 

Samedi 1ermai 1999

Aux Etats-Unis, le 1er mai est un jour ordinaire. Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Une grève réprimée dans le sang à Chicago amènera les Européens, quelques années plus tard, à instituer la Fête du Travail.
Ce matin, nous rejoignons en métro le sud de Manhattan.
Nous traversons à pied le Brooklyn Bridge, reliant Manhattan à Brooklyn, sur l’East River.
Nous empruntons une promenade pour les piétons au-dessus des voitures. En nous retournant, nous avons une vue splendide sur Manhattan.
Ce « borough », de l’autre côté de l’East River, est une énorme ville à elle toute seule. A l’origine colonie hollandaise de quelques villages au XVIIe siècle, Brooklyn fut longtemps une ville indépendante. En 1898 seulement, Brooklyn rejoignit le grand New York après un vote de la population, à une infime majorité.
Au pied du pont, Fulton Ferry District est un vieux quartier d’entrepôts avec d’anachroniques pontons et vieux pieux en bois vermoulus émergeant de l’eau. C’est aujourd’hui un nid de Témoins de Jéhovah qui ont racheté nombre d’entrepôts du secteur.
Nous mangeons dans un restaurant à l’entrée de Brooklyn.
Au sud du Fulton Ferry District nous nous promenons en début d’après-midi dans Brooklyn Heights : c’est l’un des plus séduisants quartiers résidentiel de Brooklyn. Savoureuse balade dans l’architecture du XIXe siècle. C’est Robert Fulton, l’inventeur du bateau à vapeur, qui ouvrit en 1815 la colonisation de Brooklyn Heights en favorisant les liaisons avec Manhattan.















Au bout de Montague Street, nous remontons « The Promenade », une agréable allée piétonne bordée de belles maisons dans un environnement paisible et verdoyant, le long de l’East River, avec une vue superbe sur Manhattan.
Nous retraversons l’East River par le Brooklyn Bridge. Nous prenons le métro jusqu’à Times Square où nous faisons cette fois un passage de jour.


Nous rentrons vers 16h à l’hôtel. Nous en ressortons un peu plus tard pour nous rendre dans un parc le long de l’Hudson River. Les arbres (prunus) perdent peu à peu leurs magnifiques fleurs roses qui jonchent le sol.
Dans tous les parcs publics de Manhattan (sauf à Central Park) et le long de l’Hudson River on trouve des « dog-runs » qui sont des enclos ou les chiens sont en totale liberté. Amusant de voir tous ces toutous se rencontrer, se renifler, sauter, jouer ensemble, se lancer dans des courses endiablées. Ils prennent un plaisir évident à s’y retrouver. C’est aussi pour les maîtres le dernier endroit de convivialité où l’on papote à l’ombre. 


Par contre, en ville, la réglementation est très stricte. Il est impératif de nettoyer les dégâts laissés par l’animal sous peine d’amende.

Dimanche 2 mai 1999

Dans la matinée, nous avons rendez-vous avec Gilles à l’hôtel.
Dans l’avenue, c’est plein de monde. Des groupes de musiciens s’apprêtent à prendre possession du pavé.


Quelques stations de métro plus loin, nous nous retrouvons à Harlem. Changement de décor, à la descente du métro : la pauvreté saute aux yeux, les papiers gras jonchent le sol.
Harlem, pour le touriste qui débarque à New York, est un quartier qui fait peur. Depuis le début du XXe siècle, Harlem est devenue une des plus grandes communautés noires des Etats-Unis. Quartier délabré depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il connaît depuis quelques années un important processus de rénovation.
Viviane et Gilles veulent assister à un culte avec « gospel » dans une église.
Au sein de la communauté noire, le débat existe : « faut-il laisser les touristes blancs venir nous voir comme au zoo ? » En cause, ces touristes indélicats, en short, caméscope à bout de bras, bruyants, incapables de suivre une messe jusqu’au bout…
L’ «Abyssinian Baptist Church » est la plus vieille église noire de New York, qui ne traite pas avec les agences de touristes : priorité absolue au bon déroulement de l’office et à la tranquillité des fidèles. Et c’est très bien ainsi…
La messe commence à 10h45. Le pasteur souhaite la bienvenue aux visiteurs étrangers. Chants superbes à trois chœurs. L’office dure une heure et demie, et ça va crescendo…
Quant à moi, je préfère me balader à pied dans le quartier.
J’arpente la 7th avenue, rebaptisée Adam Clayton Powell Jr Boulevard, du nom du premier député noir de Harlem au Congrès : avenue historique aux immeubles surannés.
Atmosphère d’un dimanche matin, à l’activité ralentie. Quelques passants s’aventurent vers les boulangeries. Les seuls Blancs que l’on croise sont des Portoricains. Les dealers sont encore couchés.
Je remonte le quartier vers le nord de l’île de Manhattan, jusqu’au pont qui franchit Harlem River pour atteindre le Bronx, symbole de la plus extrême pauvreté urbaine. Je ne franchis pas le pont…
Retour à l’intersection entre la 138th Street et la 7th avenue.
A l’arrêt, un énorme camion américain, un monstre mythique digne de la légende de l’Ouest…


Je retrouve Viviane et Gilles à la sortie de l’office. Ils en ressortent enchantés. J’aurais peut-être dû rester avec eux !

De retour à Upper West Side, nous mangeons tous les trois dans un restaurant japonais. C’est une idée de Gilles. Du poisson cru au menu… Je crois que c’est la première et la dernière fois que je mettrai les pieds dans un restaurant japonais !
Sortant du restaurant, nous allons chercher nos bagages à l’hôtel. Gilles nous accompagne jusqu’à la gare centrale de New York. On se dit adieu. Viviane et moi prenons une navette qui nous mène à l’aéroport de Newark.

Départ de l’avion de la Lufthansa vers 18h… 

Lundi 3 mai 1999 

… Arrivée à Frankfurt à 7h20 (heure européenne).
Nous reprenons un avion jusqu’à Strasbourg où nous arrivons à 9h15.
Patricia vient nous chercher à l’aéroport.
Nous nous reposons quelques heures puis repartons dans l’après-midi en voiture pour le Jura.


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