Jeudi
4 octobre 2001
Nous
sommes partis hier d’Argentat (Corrèze) en Trafic, accompagnés de notre chien
Oscar. Nous avons passé la nuit dans un camping à St-Germain-Laval (Loire). Aujourd’hui,
nous roulons vers Grenoble et passons en ITALIE par le col de Montgenèvre, vers 14h.
Au
premier village frontalier, Clavière, nous retirons des lires italiennes à un
distributeur de billets.
Nous
rejoignons l’autoroute. Trajet dans le Piémont et la Lombardie : Turin –
Milan – Bergame. Fort ralentissement à hauteur de Milan entre 17h et 18h.
Sortant
de l’autoroute vers Bergame, nous nous mettons en quête d’un camping ouvert. A
cette époque, ce n’est pas évident. Nous en trouvons un, à 20h30, la nuit
tombée, au bord du lac d’Iseo, un
des lacs préalpins de Lombardie. Il n’y a pas beaucoup de place, mais nous
sommes tout au bord du lac.
Vendredi 5 octobre 2001
Nous
reprenons notre trajet à 9h30 pour traverser par l’autoroute la Vénétie et le
Frioul-Vénétie Julienne : Venise – Trieste.
A
14h, nous passons en Slovénie. Nous traversons les trente kilomètres de
l’Istrie du nord, au pied des collines de Brkini. Nous faisons une halte au bord d’un champ pour
promener Oscar et manger dans le Trafic.
A
15h45, nous arrivons en CROATIE.
Contrôle des papiers. Un garde-frontière s’énerve parce que nous ne comprenons
pas les questions qu’il nous pose. On essaie de rendre Oscar aussi discret que
possible afin d’éviter d’éventuelles complications, bien que ses papiers
soient en règle.
République fédérée de la Yougoslavie depuis
1945, la Croatie ,
comme la Slovénie ,
déclare son indépendance le 25 juin 1991.
Le gouvernement fédéral yougoslave ne reconnait pas cette déclaration et, au
nom de la préservation de l'État fédéral et de la minorité serbe de Croatie,
mène une guerre avec l'armée yougoslave et des groupes paramilitaires serbes. La République de Croatie est reconnue internationalement
le 15 janvier 1992, privée de
souveraineté sur un quart de son territoire par le déploiement des Casques bleus
de l’ONU. La situation militaire reste figée pendant plus de trois ans. En
1995, la nouvelle armée croate reconquiert les territoires de la République serbe auto-proclamée
de Krajina. Ces opérations entrainent
l'exode de 150 000 Serbes, principalement vers la Bosnie-Herzégovine
et la Serbie. Ce
n’est qu’en 1998 que la Slavonie
orientale est rendue à la souveraineté croate.
A
la mort du président nationaliste Franjo Tuđman en décembre 1999, l’opposition remporte les élections, véritable
tournant dans l’histoire de la Croatie. Stipe
Mesić , le dernier président de l’ex-Yougoslavie, devient président
de la République.
Nous
atteignons et contournons Rijeka, troisième ville et premier port de Croatie, sur
la mer Adriatique ,
dans le golfe du Kvarner.
La particularité de la côte croate est
cette multitude d’îles allongées, parallèles à la côte, formées à la fin de la
dernière glaciation lors de l’invasion par la mer de zones montagneuses.
Nous
roulons jusqu’à l’île de Krk. 408
km². C’est la plus vaste des îles du golfe. Reliée par un pont au continent
depuis 1980, elle est devenue l’une des destinations privilégiées de Croatie.
En
cette soirée de début octobre, passées les usines pétrochimiques du nord, les
coteaux ensoleillés et les paysages méditerranéens de l’ouest sont
particulièrement agréables, le long de petites routes tranquilles.
Nous
nous installons à l’entrée d’un camping fermé, à Glavotok, petit village de pêcheurs sur la pointe occidentale de
l’île. C’est dans une clairière, en forêt, au bord de la mer. Un autre fourgon est
également stationné là pour la nuit, avec tout un équipement pour la plongée.
Durant
la nuit, quelques petits bateaux de pêche s’activent encore le long de la côte,
à la lueur des torches.
Samedi 6 octobre 2001
Le
matin, nous faisons le tour de l’île en voiture.
Paysages
méditerranéens à l’ouest, littoral aride et nu à l’est, plaines fertiles au
centre dont les champs sont délimités par de pittoresques murets de pierre
sèche.
On
fait une halte à Krk, sur la côte
sud, protégée de la « bora » soufflant du Velebit. En été, c’est là
que viennent s’agglutiner les touristes. Pour l’heure, c’est un port paisible
dominé par le clocher à bulbe de sa cathédrale romane. Depuis la place Vela défendue par
une tour de garde médiévale trapue, nous déambulons dans les petites rues au
maillage étroit entourées par des fortifications.
Nous
quittons l’île. Après la rocade de Rijeka, nous empruntons une route ordinaire
en direction de Zagreb. Ravissante route qui rappelle des paysages alpins.
Poulets, agneaux et porcs entiers dorent sur les broches des restaurants de
bord de route. On s’arrête donc en cours de route dans un restaurant pour
manger du poulet rôti.
Nous
payons en monnaie locale, la
kuna. Pour s’exprimer, c’est plus compliqué. La langue
officielle est le croate.
Le
serbo-croate, langue slave officielle de l’époque communiste n’a pas survécu à
l’éclatement de la
fédération. Une volonté de redéfinition des langues et une politique linguistique nationaliste a
entraîné une « croatisation » de la langue.
Nous
reprenons la
route. Après Karlovac , on est doublé par de nombreuses
voitures arborant fièrement par les fenêtres ouvertes le drapeau croate à
damier. Cette manifestation de nationalisme n’est cette fois due qu’à un match
de foot qui doit avoir lieu à Zagreb. Les
supporters imbéciles sont partout les mêmes !
On
atteint la rocade qui contourne Zagreb. On cherche un camping qui devrait se
situer au bord de l’autoroute mais que nous ne trouverons jamais. Nous allons alors
tourner en voiture dans la Medvenica , une petite
chaîne de collines au nord de la capitale, parc naturel depuis 1981, constituant
le poumon vert de la ville.
On cercle largement au-delà du parc, passant à Marija
Bistrika, le plus grand centre de pèlerinage de Croatie (une Vierge noire y fut
découverte en 1648). La nuit ne va pas tarder. Nous cherchons désespérément un
endroit où nous arrêter pour dormir.
Finalement,
ce sera sur une colline, près d’une chapelle. Large vue sur les alentours. On
ne sait pas trop où l’on est.
L’inconvénient,
c’est que nous sommes nous aussi en pleine vue. Or le camping sauvage est strictement
interdit en Croatie. Voilà ! Eh bien, il ne se passe rien. La soirée sur
la colline sera paisible et agréable.
Dimanche 7 octobre 2001
Au
matin, la promenade sur la colline avec Oscar offre une vue superbe sur le
village en contrebas, entouré de vignes, noyé dans la brume qui s’élève alors
que le soleil apparaît.
Après
le petit déjeuner dans le Trafic, nous prenons la direction de ZAGREB, et nous entrons
en ville, essayant tant bien que mal de trouver un emplacement pour nous garer.
Nous
allons parcourir à pied Gornjigrad (la ville haute) au nord, avec ses
deux quartiers historiques Gradec et Kaptol.
Tout
d’abord, Gradec . Ce quartier abrite les plus hautes instances de
l’Etat : le palais des Bans, siège de la présidence désormais, et le
Sabor, imposant édifice de style classique avec façade à colonnes qui abrite le
Parlement. Entre les deux, sur la place se dresse l’église Saint-Marc, au
clocher à bulbe et au toit en tuiles émaillées multicolores devenu l’un des
emblèmes de la capitale, avec d’un côté les blasons de Zagreb et de l’autre
ceux de la Dalmatie
et de la Slavonie. L ’intérieur
de l’église est d’une rustique simplicité.
Nous
arrivons sur la place du Ban-Jelačić, dans la ville basse. C’est la
place centrale de la capitale, à la jonction des vieux quartiers, où il règne
une animation permanente.
C’est
un important nœud de tramways et le point de départ de la rue Ilica , rue principale
très commerçante à ses débuts et la plus longue de Zagreb.
Sur
l’autre colline de la ville haute, se développe le quartier de Kaptol.
On
remonte sur Kaptol par Bakačeva, vers la grande place avec sa cathédrale construite
à partir de 1102 en style roman tardif. Avec sa rue Kaptol en forme d’entonnoir
qui remonte vers le nord, c’est le vieux Zagreb et le calme provincial de
l’ancien quartier épiscopal et du quartier du Chapitre. Par Opatinova, on tombe
sur le marché Dolac, le plus grand de Zagreb, le « ventre » de la
ville.
Innombrables
escaliers, nombreuses petites cours intérieures. Il est dommage qu’avec le
chien, ce soient surtout les caniveaux que l’on visite !
Nous
mangeons dans un restaurant, puis nous quittons Zagreb.
Nous
empruntons vers l’est pendant 12
km l’autoroute en direction de Belgrade. Vers 15h, aux abords d’une station-service, en bordure
de l’autoroute, nous remarquons une pancarte discrète, avec un logo en forme de
tente, indiquant un « auto-camp » (terrain de camping). On se
renseigne. Oui, on peut s’installer. En fait, il s’agit d’un pré à l’arrière
qui peut faire office de camping. On nous ouvre la barrière cadenassée. Et on
referme derrière nous ! Pour les sanitaires, c’est à la station. Malgré la
proximité de l’autoroute, nous allons passer là une soirée sympathique au
soleil. Un petit chien cocker vient nous rendre visite et joue dans l’herbe avec
Oscar.
Lundi 8 octobre 2001
Au
matin, nous allons faire ouvrir notre enclos. Nous continuons sur l’autoroute
vers l’est pendant une trentaine de kilomètres puis nous bifurquons à hauteur
de Potok en direction de Sisak, effleurant le parc naturel de Lonjsko Polje.
Nous traversons la Banovina ,
une région verte et vallonnée entre la
Save et la
Glina.
Nous
parcourons maintenant le centre de la Croatie.
Petit à petit apparaissent les stigmates de la guerre
yougoslave. Nous traversons des villages dévastés par la guerre entre 1991 et
1995, correspondant aux anciennes lignes de front entre l’armée croate et les
forces serbes, sur le territoire de la république serbe autoproclamée de
Krajina.
Le 4 août 1995, lors de la reconquête
par l’armée croate de la
Slavonie occidentale et de la Krajina , les habitants
serbes de ces territoires fuirent en masse dans le sillage des troupes serbes,
en direction de la Bosnie et de la Serbie. Inversement ,
dans cette région sinistrée, seront installés beaucoup de réfugiés croates de
Bosnie.
Les
villages peinent à se reconstruire.
Une
maison sur deux est encore en ruine, les traces d’impacts des rafales de mitraillette
sont bien visibles sur les murs de celles qui sont encore debout.
Nous
mangeons dans un restaurant en bord de route, en face d’un hameau détruit par
les bombes.
L’après-midi,
nous arrivons dans le parc national des lacs de Plitvice.
Dans un paysage féerique, les seize lacs
de Plitvice, inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité, tombent en gradin et sont
reliés entre eux par une succession de cascades écumantes. Les lacs supérieurs,
nichés dans un écrin de verdure, se sont constitués dans la dolomie. Une centaine
de mètres plus bas, les lacs inférieurs se sont formés dans le calcaire,
creusant un canyon vertigineux percé de nombreuses grottes.
L’entrée
du parc est payante. Nous descendons à pied avec Oscar vers les lacs inférieurs,
enserrés dans de profondes gorges. Des passerelles en bois enjambent des ruisseaux,
serpentent entre les lacs, gagnent une cascade dans un superbe site et une belle
chute qui donne naissance à la rivière Korana.
Le
site est superbe. Les sédiments donnent à l’eau un éclat particulier, des tons
de bleu et de vert, des nuances de turquoise d’une luminosité sans égal, tandis
qu’ils pétrifient tout ce qui est immergé (plantes, arbres morts).
Il
y a quand même beaucoup de monde dans cette première partie du parcours. Il
faudrait une journée pour une visite complète. Nous ne poursuivons pas vers
les lacs supérieurs et rebroussons chemin. Nous faisons halte à une cafétéria sur
pilotis où de grosses tables de bois semblent nous attendre. Mais comme
personne ne s’occupe de nous, on s’en va.
A
16h30, nous nous installons dans un auto-camp, que nous avions repéré tout à
l’heure à l’entrée du parc. C’est le camping Korana, immense, en pleine nature
et très vallonné. A cette époque de l’année, il est déserté. Mais l’entrée est
libre.
Mardi 9 octobre 2001
Le
ciel est couvert, ce matin.
Au
départ, comme prévu, on ne trouve personne pour nous faire payer la nuitée,
lorsque nous franchissons les portes.
Nous
circulons en voiture sur les deux routes ouvertes à la circulation dans le parc
national. Nous faisons route ensuite vers l’Adriatique.
Les Alpes
Dinariques sont un massif montagneux des Balkans occidentales situées
à l'extrémité orientale de l'arc alpin. S'étendant à partir des Alpes
juliennes, au nord-est de l'Italie et à l'ouest de la Slovénie , elles longent
en direction du sud-est la côte de l'Adriatique.
On
arrive à une passe, à Ljubovo (980
m ), puis on descend dans le bassin de la Lika.
Nous
traversons en largeur le massif du
Velebit. C’est la plus longue chaîne
des Alpes dinariques qui s'étend
le long de la mer
Adriatique sur 145
km . Il sépare le littoral de l’arrière-pays. Arête de montagnes sauvages au relief
karstique, culminant à 1700
mètres , c’est une réserve de biosphère.
La
« bora », un vent froid qui naît dans le bassin de la Lika , s’engouffre à travers
les cols du Velebit vers le littoral. Il rafraîchit l’air, chasse les nuages et
le brouillard. Au col d’Oštarije (928
m ), un arrêt pour dégourdir les pattes à Oscar… Superbe
panorama sur l’île de Pag et la
mer. C ’est ainsi que nous arrivons à Karlobag, sur la côte adriatique, au pied de la montagne.
Nous
sommes en Dalmatie. Ici, plus aucune trace de la guerre. La Riviera croate, oubliée
pendant les années de conflit, est redevenue une destination touristique.
Les rivages de la Dalmatie - et de ses
centaines d'îles - rappellent la
Côte d'Azur au début du XXe siècle.
Rencontre
d’un climat de montagne et d’un climat méditerranéen.
Nous
mangeons en terrasse d’un petit restaurant dans une ruelle et passons
l’après-midi dans la bourgade jusqu’à 16h. On achète des timbres pour Serge et
Caroline. On s’assoit au soleil sur un banc pour écrire des cartes postales.
Et
maintenant ? Suivre vers le sud la « Magistrale », la route
côtière qui traverse la
Croatie du nord au sud, ou remonter vers le nord ? Le
temps qui nous est imparti et notre confiance limitée envers les capacités du
Trafic - on se souvient de notre voyage en Italie en 1998 ! - nous poussent à choisir la deuxième solution.
La
route ondule entre l’Adriatique et les versants rocailleux du Velebit. Tout au
long du parcours, les traces des incendies qui ont ravagé la côte dalmate cet
été sont encore bien visibles.
Nous
faisons une balade à Senj dans ses
ruelles fatiguées et ses placettes. Nous retournons ensuite dans un auto-camp
que nous avions aperçu un peu plus tôt, en bord de mer, à Žrnovica. Il n’est pas
facile à cette époque de trouver un terrain de camping ouvert. Nous sommes
installés juste au bord de l’eau, le long d’un mur, avec un sanitaire et une
douche sommaire. Dans le reste du camping, personne, à part une caravane isolée
où loge un homme seul.
Le
soleil décline et se couche derrière l’île de Prviç. L’eau est lisse comme du
satin. Oscar s’y plonge avec délice.
Mercredi 10 octobre 2001
Un bateau de pêche se détache en arrière-plan surla mer Adriatique. Petite
tache qui rompt la luminosité argentée de la surface, Oscar prend son premier
bain de la journée.
Puis il se repose, placide et royal, sur la grève.
Au matin, lorsque je vais régler la nuit, le gérant m’échange des francs dont il ne sait que faire. Dans moins de trois mois, le 1er janvier 2002, l’Italie, commela France , va passer à la
monnaie unique européenne, l’euro.
Mercredi 10 octobre 2001
Un bateau de pêche se détache en arrière-plan sur
Après
avoir pris notre petit déjeuner dans le Trafic, nous nous mettons en route et
remontons la Magistrale
jusqu’à Rijeka puis la péninsule de l’Istrie.
Aujourd’hui, l’Istrie est partagée entre
l’Italie, la Slovénie
et surtout la Croatie. Lors
de l’indépendance en 1992, les frontières internes de l’ex-Yougoslavie ont été
conservées. Vrai mille-feuille de l’Histoire, l’Istrie est restée imprégnée par
le multiculturalisme et peu perméable au déferlement du nationalisme croate. L’Istrie
croate conserve une minorité italophone qui se bat pour que sa langue et sa
culture soient reconnues.
Nous
roulons jusqu’à Pazin. C’est au centre
de l’Istrie. La ville est perchée sur une falaise et entourée de collines
verdoyantes.
Nous
faisons une balade dans les rues et nous allons visiter le château. Bâti au IX e siècle, complété du
XIIIe au XVIe, il domine les gorges du Fojba, un impressionnant
gouffre karstique. Importance
stratégique du lieu, au carrefour des routes d’Istrie. Le
château abrite un musée ethnographique régional, riche en bijoux, costumes et
meubles, que je visite. Viviane, peu intéressée par les musées, m’attend dans
la cour intérieure du château avec Oscar (la bonne excuse !).
On
cherche maintenant à manger en ville. Assez difficile à trouver. Pazin n’est
pas une ville touristique. Finalement, on va manger dans l’arrière-salle d’un
restaurant populaire.
L’après-midi,
nous traversons la péninsule jusqu’au sud à travers collines et paysages
verdoyants. Nous roulons jusqu’à Pula, la plus grande ville de l’Istrie, riche
en vestiges, mais que nous ne visitons pas. Nous remontons par la région de Vodnjan, à
dominance rurale où l’on cultive oliviers, vignes et tabac. Nous arrivons à Rovinj, sur la côte ouest.
Joyau
de l’Istrie, la ville fortifiée est un des sites les plus visités de Croatie.
Les ruelles pittoresques et les portails richement décorés rappellent le passé
mouvementé de la ville.
Son histoire est celle de toutes les
villes d’Istrie qui subirent les dominations successives. Colonisée par les
Slaves au VIIe siècle, la menace de la piraterie la força très vite
à se tourner vers l’envahissante protection de Venise. Ce fut l’une des premières
villes de la péninsule à reconnaître l’autorité vénitienne.
Rovinj
s’est développée autour du centre historique, l’ancienne île rocheuse. Nous
visitons la vieille ville. L’église Sainte-Euphémie domine la ville et offre
une vue spectaculaire sur l’Adriatique. Son clocher est la réplique presque
parfaite du campanile de Venise. A son sommet, se dresse une Sainte Euphémie
mobile qui sert également de girouette !
Les
ruelles de la vieille ville sont magiques, avec « moult maisons et palais
baroques ». Avec des façades en mille-feuille cumulant les époques, les
ruelles étroites en escalier fourmillent de petites galeries de peinture. Noms
de rues et inscriptions en croate et en italien. On a tout aussi bien
l’impression d’être en Italie.
Nous
terminons notre visite par un arrêt sur le port. Nous y buvons une « pivo »
qui peut tout autant être une « birra ».
A
18h30, nous nous rendons dans un auto-camp, au nord de la ville. C ’est un grand
complexe ombragé, avec accès à la mer. Heureusement , au mois d’octobre, il n’y a
pas foule. Mais nous n’avons tout de même pas le loisir de nous installer où
nous voulons. L’emplacement nous est défini à l’avance. Sympa, quand même, sous
les arbres.
Jeudi 11 octobre 2001
A
10h20, nous quittons Rovinj pour nous diriger vers le nord.
Nous
atteignons la frontière à 11h30. Nous entrons en SLOVENIE.
En Istrie, la Slovénie dispose d'un
débouché sur la mer comprenant Koper (« Capodistria » en italien)
et Piran.
Nous
sommes à Koper vers midi.
Nous
changeons un minimum d’argent en tolars, la monnaie slovène. On se promène en
ville, dans les quartiers historiques vénitiens. Sur une avenue du bord de
mer, nous reconnaissons le café-restaurant où j’avais oublié mon appareil-photo,
il y a huit ans, en 1993.
Nous
mangeons en terrasse d’une pizzeria.
Nous
dirigeant vers l’Italie, nous achetons quelques bouteilles de vin slovène et du miel à un producteur local, en bord de
route.
Vers
15h, nous passons en ITALIE. Nous rejoignons l’autoroute à Trieste.
Trajet
jusqu’à Iseo, en Lombardie. Nous
nous rendons pour 19h dans un camping situé juste à côté de celui où nous
avions passé la nuit, la semaine dernière, au bord du lac.
Vendredi 12 octobre 2001
Vendredi 12 octobre 2001
Au matin, lorsque je vais régler la nuit, le gérant m’échange des francs dont il ne sait que faire. Dans moins de trois mois, le 1er janvier 2002, l’Italie, comme
Nous
traversons l’Italie du nord (Lombardie – Piémont) dans le sens inverse de
notre trajet aller. Nous quittons l’autoroute entre Milan et Turin et entrons
dans le Val d’Aoste.
C’est
une vallée alpine qui marque la frontière avec la France et la Suisse.
Depuis
1948, la région bénéficie d’un régime d’autonomie avec deux langues officielles,
l'italien et le français. Les Valdôtains ne sont ni français ni véritablement
italiens. Leur patrie de cœur : la France.
Ancienne colonie romaine, le Val d’Aoste
a fait partie du royaume de Bourgogne, puis des États de Savoie avant son
intégration à l'Italie, en 1860. Devenant italien, il a perdu peu à peu sa
particularité francophone. Sous la période fasciste de Benito Mussolini, il a
subi une italianisation à outrance. Malgré un régime de large autonomie, la langue
française a continué à reculer après guerre, principalement sous l'action des
médias italophones.
On
traverse des villages au nom français. Nous faisons halte dans un restaurant de la vallée. Effectivement, nous sommes tout
naturellement accueillis en français.
Après
la ville d’Aoste, la route commence à grimper dans un paysage de forêts, de
sommets, de torrents et de pâturages. Nous avions l’intention de passer par le
col du Grand-St-Bernard (col des Alpes pennines situé à 2469 mètres d'altitude).
Mais il est fermé pour cause de travaux. Nous devons donc emprunter le tunnel du Grand-St-Bernard (portail
d’entrée situé à 1875 m
d’altitude).
C’est
un ensemble d’ouvrages, mis en service en 1964, s'étendant sur une distance de
plus de 20 kilomètres . A chaque
extrémité du tunnel a été construite une gare routière capable d'assurer tous
les services nécessaires : perception du péage (fort cher), contrôles
douaniers et policiers... C’est donc sous ce tunnel que nous passons en Suisse. A
la sortie du tunnel, on s’arrête devant un enclos où un gros chien
Saint-Bernard impressionne Oscar, et nous aussi...
Descente
dans le val d’Entremont (canton du Valais).
Nous
traversons le Rhône à Martigny, atteignons le lac Léman, passons en France et
arrivons vers 18h30 en Haute-Savoie chez Jean-Lionel et Patricia.
*****
Ici se termine la deuxième série de voyages entrepris de 1989 à 2001.
Une troisième série commence : Carnets de voyages 2002 - 2011, sous l'adresse http://carnetsdevoyages3.blogspot.fr
Des photos 2 et 11 (/25) de Croatie, ne pourrait-il émerger les étranges protagonistes d'une mystérieuse énigme policière se poursuivant en Scandinavie et se dénouant entre forêt et phare au coeur des sables chauffant de Nouvelle Zélande ?
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